Caché dans la campagne verdoyante faite de bosquets, vergers et herbages, Soiron existe depuis un millénaire. Tout comme Olne, le village suivant, Soiron fait partie des possessions du chapitre Saint-Aldalbert d’Aix. Mais, vers 1240, le duc de Limbourg s’approprie Soiron tandis qu’Olne est cédé à son rival, le duc de Brabant. Avec les petites ruelles et l’habitat de style renaissance mosane des XVIIe et XVIIIe siècles, ces deux villages sont aujourd’hui labellisés « Plus Beaux Villages de Wallonie ».
17. Eglise Saint-Roch
Soiron-Centre 4861 Soiron
Ouverte le samedi : 10.00 – 12.00
En 1692, un grand tremblement de terre secoue toute la région, le même qui aurait provoqué le miracle de la Vierge Noire à l’église Notre-Dame-des-Récollets de Verviers.
Le village s’effondre… La tour de l’église, très solide, est un des rares bâtiments restés debout. Reconstruite quelques dizaines d’années plus tard, l’architecte voit grand, tant et si bien que l’édifice peut accueillir le maître-autel hors norme d’une abbaye cistercienne namuroise. Saint Roch en devient le patron, lui qui combattit la peste toute sa vie durant. Dans l’iconographie chrétienne, il est accompagné de son fidèle compagnon ; ce chien qui allait le nourrir chaque jour lors de son isolement volontaire dans une forêt, juste après avoir contracté la peste lui aussi. Sa statue est accrochée sur le pilier gauche, juste avant le chœur, tout près d’une chapelle seigneuriale.
- Là, dans la chapelle, on ne dirait pas une porte ?
- Bien vu ! Elle permettait à des villageois de prestige de se rendre à la messe.
Cette pratique est aujourd’hui obsolète, mais à une certaine époque, la noblesse avait sa propre entrée et sa propre chapelle dans l’église. Cela lui permettait de ne pas se mélanger au reste de la population locale. Les seigneurs de Woelmont ne passaient pas par la place de l’église mais bien par une porte trouée dans l’un des murs du cimetière. Ils longeaient ensuite les tombes avant de pénétrer dans leur chapelle privée.
Au XIXe siècle, alors que les usines tournent à pleine vitesse à quelques kilomètres de là, les villageois vivent de la culture de céréales (épeautre, avoine) et de l’élevage de moutons. Comme à Herve, la clouterie constitue une industrie d’appoint, surtout vers la fin du XIXe siècle. Au même moment apparaissent de petits métiers manuels pour filer et tisser la laine. Mais le village doit faire face à la concurrence de la grande industrie toute proche et l’exode rural qui s’ensuit n’arrange pas les affaires…