Au centre de la place, l’église trône fièrement dans toute sa grandeur. L’existence d’un lieu de culte remonte au XIIe siècle, concordant avec l’arrivée des seigneurs d’Enghien. Victime d’incendies, l’édifice est reconstruit dans le style de l’époque : le gothique.
Le long du bas-côté droit , la chapelle dédiée à sainte Anne, la patronne de la Chambre rhétorique de la ville (réunion de citadins intéressés par les arts et la littérature), présente des vitraux racontant, au fil des tableaux, la légende de Jonathas, « juif d’Enghien » et « voleur d’hosties ». La lecture débute avec le vitrail gauche, en bas, pour passer ensuite aux scènes inférieures du vitrail droit. De là, le regard s’élève vers le haut de ce même vitrail droit pour se diriger enfin sur la partie supérieure du vitrail gauche. Ils racontent une légende, celle de Jonathas dit « le juif d’Enghien », qui aurait volé des hosties dans l’église Sainte-Catherine à Bruxelles. Des Juifs les auraient ensuite transpercées d’un couteau, provoquant de légères coulées de sang. Prise de remord, Catherine, une juive convertie plus tard au christianisme, aurait rendu les hosties, transférées à la collégiale Saint-Michel-et-Gudule. L’histoire se serait terminée par une procession et l’exécution de Jonathas.
- Tout cela n’est qu’une légende… Une légende qui a provoqué beaucoup de morts.
- Pour des hosties ?
- Oui, pour des hosties. Mais pour les catholiques, l’hostie, c’est le corps du Christ. Le sang qui coule, c’est celui du Christ. C’était donc un sacrilège pour les fidèles ayant cru à cette histoire.
Silence. La lumière pénètre doucement à travers les vitraux. L’église baigne dans une douce atmosphère légèrement colorée.
À côté du chœur, une porte vitrée donne accès à une autre chapelle, la chapelle Notre-Dame de Messines (ancienne chapelle Saint-Eloi). Un retable en bois, recouvert de feuilles d’or, trône sur l’autel. Il est composé de 127 petites statues et de panneaux peints. Il faut regarder de très près pour découvrir l’habilité et la fantaisie de l’artiste à l’origine de cette œuvre. Tout est richement orné : des tourelles gothiques décorées de dentelles en pierre, des colonnes doriques et quelques volutes par-ci par-là, des fresques garnissant les murs, et des « clefs pendantes » surnommées si joliment des « culs-de-lampe ». Le détail le plus frappant : les lunettes noires de l’homme pratiquant la circoncision de Jésus. Ce petit accessoire était un signe de savoir et d’intelligence. Sur les tableaux peints : des récits apocryphes de la vie de la Vierge, ceux dont l’authenticité n’est pas établie.
Eglise ouverte tous les jours de 9h30 à 17h.
Chapelle Notre-Dame de Messines ouverte pendant les messes et sur demande au +32 2 395 92 36