Cette rue fut percée en 1932 par Valery Larbaud dans la propriété qu’il avait héritée de ses parents. Cinquante ans plus tôt, son père Nicolas avait acquis ces terrains, dans le but d’y faire édifier un vaste établissement thermal alimenté par la source Prunelle découverte dans le sous-sol de sa pharmacie. Dès 1884, les plans en étaient arrêtés et les entrepreneurs livraient les premiers matériaux nécessaires à son édification, mais la Compagnie fermière, exploitante des établissements de l’État, ne comptait pas laisser impunément se développer dans leur proche voisinage une dangereuse concurrence. Très vite, de nombreux obstacles administratifs se dressèrent devant Nicolas Larbaud qui, par ailleurs, âgé de soixante-deux ans, voyait sa santé décliner. Il dût finalement renoncer à ce projet et choisit de faire édifier une luxueuse villa bourgeoise, le long de l’avenue Victoria, tout en conservant les terrains acquis comme parc d’agrément. Dans ce parc, Madame Larbaud fit construire pour son fils un petit bâtiment annexe qu’il appelait sa « Thébaïde », lieu de retirance constitué de son bureau et de sa bibliothèque où il aimait recevoir ses amis.
Visuels :
Villa Larbaud, côté parc, vers 1900
Léon Paul Fargue, devant le perron de la villa Larbaud, vers 1910
La thébaïde, plan par Valery Larbaud, s.d.