En allant vers l’église, arrêtez-vous devant l’hôtel de ville. Sous la corniche de gauche du bâtiment, saint Jean Baptiste, le patron de la ville, est représenté avec les outils de tannerie et de cordonnerie. Cette œuvre témoigne de l’importance de ces activités pour la ville. D’ailleurs, la cordonnerie, très développée dans la cité au XIXe siècle, fait vivre de nombreuses familles… Mais une crise à la fin du XIXe puis la Grande Guerre viennent y mettre un terme. Herve vivait aussi du charbonnage et de la fabrication de clous. Ces activités ont aujourd’hui disparu, tout comme la tannerie. L’activité principale du plateau de Herve était cependant la laine, qu’on travaillait depuis le XVe siècle. En 1812, Herve compte huit fabricants à métiers, seize à drap et vingt-quatre tisserands. Ce type de travail est principalement exercé à domicile et sert d’appoint aux agriculteurs. Mais dès l’apparition des machines mécanisées, les usines de Verviers s’avèrent être bien plus efficaces, provoquant la fermeture des petites usines. Il s’ensuivra une paupérisation des habitants du plateau entier et un exode considérable vers Verviers. Seule la cité de Herve, qui compte encore deux fabriques de drap en 1841, voit sa population augmenter.
Église Saint-Jean-Baptiste
Place de l’Eglise 4650 Herve
Ouverte tous les jours : 9.30 – 17.00
Visite guidée sur demande préalable : +32 87 67 45 64
Devant vous se dresse l’imposante tour de l’église.
- On ne se serait pas trompés d’époque ?
Effectivement, la tour remonte au Moyen-Âge et ressemble à un donjon, bien qu’elle ait toujours fait partie d’une église. Datant du début du XIIIe siècle, elle avait une fonction défensive. Rentrez et constatez l’épaisseur des murs : de 2,5 à 3 mètres.
L’église en elle-même date du XVIIe siècle. Avancez vers le grand tableau qui orne l’autel de la nef nord. C’est un chef-d’œuvre de Bertholet Flémal, figure centrale de la peinture liégeoise du XVIIe siècle. Il s’intitule « La dispute du Saint-Sacrement ». Il met en scène une discussion à propos de l’Eucharistie entre quatre docteurs de l’Eglise : saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin et saint Grégoire. Le sujet de la discussion, à savoir la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, était au centre de la controverse avec les calvinistes. Remarquez l’éclairage contrasté dont la source lumineuse est l’Hostie. C’est une des caractéristiques de la technique du clair-obscur. L’artiste veut montrer le contraste entre l’obscurité du monde terrestre et la lumière divine. Ce procédé permet aussi d’augmenter la tension dramatique du tableau.
Un docteur de l’Eglise est un homme ou une femme, baptisé, auquel l’Eglise reconnaît une autorité exceptionnelle en matière de théologie.
Au sortir de l’église, remarquez le clocher de la tour. Étrange, non ? Il est tordu ! Avec sa flèche en spirale, c’est ce qu’on appelle un clocher tors. Déformé, il est adapté aux vents de la région. Du haut de cette tour, une vue imprenable sur tout le plateau de Herve s’offre à vous. Partez à sa découverte.