Joseph André, l’architecte qui a refaçonné Charleroi durant le XXe siècle, s’illustre dans divers styles, évoluant en fonction de sa clientèle, de la fonction finale du bâtiment et de l’époque. Au cours de sa carrière, ses réalisations s’inscrivent dans les courants Art déco, moderniste, Art nouveau, classique. André réalise des bâtiments prestigieux à la décoration soignée, jusque dans les moindres détails ; il réalise en parallèle des bâtiments utilitaires, à la décoration sobre et discrète. Au cœur de Charleroi, Joseph André édifie notamment dans un périmètre restreint, en vingt ans, quatre bâtiments qui rassemblent diverses fonctions inhérentes à la ville : l’Hôtel de Ville (fonction administrative), le Palais des Expositions (finalité industrielle et commerciale), le Palais des Beaux-Arts (secteur artistique et culturel), et l’église Saint-Christophe (domaine religieux) en lui offrant des allures de basilique.
Ordre, couleur et géométrie : l'essentiel du vocabulaire Art déco est posé.
Observer la place en mouvement.
Tourner autour de l’Hôtel de Ville.
Ses carreaux, ses moulures… Une symétrie sans faille
S’assoir devant le Palais des Beaux-Arts –
En contre-bas, le Palais des Expositions.
Vestige d’une époque révolue
Place à une nouvelle ère
Place à la respiration
Place à l’espace
L'Art déco est le style commun qui prédomine dans le quartier. Né dans les années 1910 pour prendre fin aux environs de la Seconde Guerre mondiale, c'est le premier mouvement d'architecture-décoration de nature mondiale. Abréviation de « Arts décoratifs », ce style concerne l'architecture, plus spécialement l'architecture intérieure avec ses tapisseries, vitraux, peintures et sculptures ornementales, son ébénisterie, l'emploi de la céramique, de l'orfèvrerie. En réaction aux volutes et formes organiques de l'Art nouveau, il réclame une rigueur classique : symétrie, ordres classiques (souvent très stylisés), pierre de taille (sans aucun effet pittoresque). Quant au décor, il est sévèrement encadré par ses créateurs et son dessin s'inspire de la géométrisation cubiste.