La tour Henry VIII dite « Grosse Tour » ou « tour des Anglais » constitue le dernier vestige d’une citadelle érigée au XVIe siècle par ces derniers - maîtres de la ville de 1513 à 1519 - afin de protéger la rive gauche de l’Escaut. Les remparts de la deuxième enceinte urbaine, renforcés pour l’occasion, constituent alors les flancs nord et ouest d’une citadelle quadrangulaire destinée à accueillir 5.000 hommes. Six nouvelles tours d’artillerie, dont celle-ci, bâties le long des flancs sud et est complètent un aménagement défensif, démantelé par Vauban à la fin du XVIIe siècle.
Cette tour d’artillerie relativement bien préservée adopte un plan circulaire de 28 m de diamètre pour une quinzaine de mètres de hauteur et possède des maçonneries de 7 m d’épaisseur, constituées de pierres calcaires revêtues d’un parement de grès à l’extérieur et de briques à l’intérieur. Elle comporte deux casemates superposées sous un terre-plein, accessibles par des escaliers intra muros. Une vaste salle de garde est elle aussi aménagée dans l’épaisseur de la muraille tournée vers l’intérieur de la citadelle. Trois embouchures de tir traversent les parois des deux niveaux tandis qu’un orifice au centre de la couverture voûtée permettait de hisser ou d’avoir accès à des éléments d’artillerie sur la terrasse sommitale. Encore inspirée par la tradition médiévale mais construite à une époque charnière dans l’art militaire, la tour Henry VIII constitue la dernière tour d’artillerie conservée en Wallonie. Elle fait l’objet d’un projet de restauration.
Classement : 13-10-1980
Patrimoine exceptionnel de Wallonie