Dans la foulée des prestigieuses constructions religieuses romanes, des édifices privés de style semblable vont bientôt être construits par les bourgeois et représentants de la ville. Cette maison constitue avec sa voisine un remarquable témoignage de la production architecturale civile bourgeoise du tournant des XIIe et XIIIe siècles (1175 et 1200) dans la vallée de l’Escaut.
La façade en moellons de pierre de Tournai est composée de trois niveaux et d’un pignon sur rue. Elle est marquée horizontalement par des bandeaux continus. Remanié au fil du temps, le rez-de-chaussée est percé d’une porte et d’une baie à meneau restitué en matériaux contemporains. Les étages sont éclairés par deux rangées de baies à colonnettes centrales. Ces dernières sont soit contemporaines, soit ornées d’un chapiteau à feuilles stylisées (second étage). Le pignon est percé de deux registres de fenêtres. Le premier est caractérisé par deux baies semblables aux autres, tandis que le second est ouvert d’une petite baie rectangulaire.
L’édifice est couvert d’une toiture en bâtière postérieure de tuiles plates qui devait à l’origine être recouverte de plomb, tout comme les couvertures des églises romanes. L’édifice, qui a connu, comme la construction qui lui fait pendant, des dommages lors de la deuxième guerre mondiale, a été restauré entre 1970 et 1972 et accueille actuellement un temple protestant.
Classée comme monument le 15 septembre 1936