Émile Verhaeren vint pour la première fois au " Caillou " en 1899. A cette époque, le poète surmené, avait besoin de repos au sortir d'une grave crise de neurasthénie qui nous a valu " Les Débâcles" et les Flambeaux Noirs". La veuve de Roodenbach ( originaire de Frameries ) lui découvrit, sur les bords de la Honnelle le coin dont il devait faire son " havre de grâce ".
Avec une fidélité rigoureuse, Verhaeren y séjourna chaque année dès les premiers jours de mars aux derniers jours de mai, et d'août à novembre.
Après la guerre 14-18, du cottage de Verhaeren ne subsistèrent que des murs branlants. Quelques objets métalliques furent retrouvés dans les décombres, ainsi que l'encadrement, partiellement carbonisé de la grande glace Empire qui garnissait la cheminée du cabinet de travail et un plâtre de Montald miraculeusement intact.
Restauré en 1928, le cottage fut rétabli dans son architecture primitive avec cette différence toutefois que la tuile remplaça l'ardoise dans la couverture. Petit à petit, grâce à la pieuse et intelligente activité de la veuve du poète et de Madame Dupriez, et grâce, aussi, à la générosité de mécènes qui donnèrent des objets ayant appartenu à Verhaeren, le bureau a été reconstitué. S'il est vrai que cette reconstitution a dû être faite en grande partie au moyen de meubles et de souvenirs de provenances diverses, l'aspect général du bureau a été fidèlement reproduit suivant les indications précises fournies par de nombreux croquis dus à la plume de la veuve du poète.
Ces croquis figurent parmi les archives du musée.