Les pelouses au nord et au sud de la collégiale étaient du 7e au 19e s. occupées par des cimetières. La volonté des croyants était d’être enterrés au plus près du lieu saint. Les défunts étaient donc inhumés dans le centre du village et faisaient partie du quotidien de nos ancêtres. Le cimetière n’était pas exclusivement un lieu de recueillement. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, c’est aussi un endroit où l’on se rassemble pour bavarder, écouter des communications officielles ou organiser des ventes publiques. Mais la surcharge de ce cimetière a déréglé le processus naturel de réduction des corps inhumés dans une terre qui, par conséquent, polluait l’eau de la fontaine et qui, retournée par les cochons de la ferme, dégageait des odeurs nauséabondes. C’est le bourgmestre de l’époque, Joseph Ramoux, qui décida de déménager ce cimetière à la fin du 19e siècle, pour améliorer les conditions sanitaires des Amaytois et leur éviter maladies et épidémies. Diplômé de l’Académie de médecine de Paris, il a été influencé par le mouvement hygiéniste du 19e s. auquel il a assisté : comme les déménagements des cimetières paroissiaux vers les buttes de Montmartre et du Père Lachaise, extérieures aux centres-villes et ventilées. A côté du déménagement du cimetière, il a œuvré pour la création d’un abattoir, la canalisation et le raccordement aux égouts des habitations amaytoises, incité les foyers à aérer leurs habitations et leurs draps. Précurseur mais incompris, il se heurta au conservatisme local. Ce furent ses successeurs qui mirent finalement en œuvre la majorité des mesures qu’il préconisait.