
Elle a été construite entre 1124 et 1132, sous l'épiscopat d'Étienne de Senlis, et grâce au don de quatre arpents de terre d'Eustachie de Corbeil , fille de Ferry de Châtillon, épouse de Baudoin de Corbeil, puis de Jean d'Étampes, pour accueillir les religieuses en transit de maison en maison, « errantes loin de leurs maisons ». Elles venaient de différents monastères, de Champagne, de Picardie, et d'Argenteuil, après leur expulsion de l'abbaye Sainte-Marie d'Argenteuil dirigée par Héloïse. Abbaye d'Île-de-France, elle faisait partie du diocèse de Sens (de Paris à partir de 1622), et elle était établie au confluent du Réveillon et de l'Yerres, à une quinzaine de kilomètres au sud de Paris.
Parmi les vestiges les plus remarquables de l’Abbaye, il faut noter la belle charpente en chêne située dans le bâtiment du dortoir et la porte du réfectoire (XVIe siècle). L’historien Louis Barron décrit cette porte en 1880 : "…les voussures et les pieds-droits contiennent d’étranges imaginations : c’est, parmi des vignes, des branches de chênes, une exubérante floraison gothique, un pêle-mêle amusant d’animaux fantastiques, de personnages d’église, de seigneurs, de moines, aux gestes bouffons, soufflant dans la cornemuse, agitant des palmes… " (Les Environs de Paris 1880).
Au XIXe siècle, l’abbaye est devenue un site industriel important (filature de laine en 1839). L’activité manufacturière de l’Abbaye s’est prolongée jusqu’à la seconde guerre mondiale.
De nos jours ne subsistent que le bâtiment du dortoir (XVIème siècle) et les bâtiments de la pharmacie et de l'abbesse (XVIIIème siècle), ces deux derniers renfermant des structures du XVIème siècle.