Le marais d’Orville est désigné en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Il est situé au fond de la vallée de l’Essonne, anciennement occupé par des prairies et géré pour le fonctionnement des moulins jusqu’à la fin du XIXème siècle. Les versants étaient traditionnellement constitués de pelouses sèches. Avec l’arrêt de l’élevage, les boisements et fourrés ont colonisé les anciennes pelouses des coteaux calcaires. Ce sont ces groupements végétaux que l’on retrouve ici.
Sur l’itinéraire de randonnée emprunté, le chemin longe une relique de pelouse sur sol calcaire, caractérisée par quelques espèces affiliées à ces milieux. Découvrons ces plantes ensemble.
Le Baguenaudier, ou arbre à vessie (Colutea arborescens) possède, comme l’indique son nom vernaculaire, de gros fruits renflés en vessie. Cet arbuste aux fleurs jaunes de la famille des Fabacées (tels que les pois ou les vesces, formant des fruits appelés gousses), est largement planté comme ornement de parcs et jardins. Il se rencontre dans les lisières sèches calcaires ainsi que les pelouses embroussaillées et les friches.
L’Iris fétide (Iris foetidissima) se reconnait à ses fleurs bleuâtres veinées de violet. Ses larges feuilles ont la particularité de dégager une odeur de jambon fumé lorsqu’on les casse (d’où son nom de fétide). Cet Iris fréquente également les lisières forestières calcaires, ainsi que les fourrés et bosquets.
Le Cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb) est un arbrisseau pouvant mesurer d’un à quatre mètres de hauteur. Affilié aux zones thermophiles, il est bien présent en vallée de l’Essonne. Il possède des grappes de fleurs blanches, puis de fruits noirs, peu pulpeux et amers, et des feuilles au limbe légèrement pliées dans le sens de la longueur.
Le Chêne pubescent (Quercus pubescens) se reconnait à ses feuilles pétiolées, à limbe lobé et pubescent en-dessous. Son fruit (le gland) est pédonculé. Il fréquente les boisements, fourrés et pelouses thermophiles calcaires. En cas d’abandon de pelouses calcaires, il participe à leur colonisation et de ce fait, à la fermeture du milieu.
L’Epiaire droite (Stachys recta) est présente dans le Loiret en vallée de l’Essonne ainsi que dans le val de Loire et dans l’est du Gâtinais. Cette plante de la famille des Lamiacées (telle que la Sauge) a une inflorescence formée de verticilles de 6 à 10 fleurs blanches tachées de pourpre. Comme les autres épiaires, le froissement de ses feuilles dégage une odeur désagréable.
Le Séséli des montagnes (Seseli montanum) présent sur des sols calcaires secs et pauvres, est autant fréquent en plaine qu’en montagne (contrairement à ce que laisse supposer son nom d’espèce). Il possède une ombelle de fleurs blanches typique des Apiacées (la famille de la Carotte et du Panais) et des feuilles bleutées courtement laciniées (découpées en franges allongées).
Dans le but de valoriser et de mieux prendre en compte la flore des sentiers de randonnées et plus largement celle du territoire du Loiret, un partenariat s'est constitué entre le Département et la délégation Centre-Val de Loire du Conservatoire botanique national du Bassin parisien.
Ces deux structures travaillent depuis de nombreuses années en étroite collaboration, entre autres pour allier entretien des emprises routières végétalisées et protection de la flore, et depuis 2015 sur les sentiers de randonnée. L'objectif de ce dernier axe est notamment de souligner auprès des promeneurs les richesses botaniques que recèlent les nombreux circuits qui parsèment le département.