Le paysage de l’île est aujourd’hui dominé par la lande et la friche. Mais le sol islais, quoique peu fertile, porta jusqu’à la Première Guerre mondiale de nombreuses cultures, permettant aux habitants de garder une certaine autonomie vivrière. Comme presque tous les hommes étaient marins (au cabotage jusqu’au XIXème siècle puis à la pêche) et qu’ils étaient absents de l’île la majeure partie de l’année, les travaux agricoles incombaient aux femmes. Les terres fertiles se trouvaient à une certaine distance de la mer, elles étaient mises en exploitation pour une production de céréales (principalement blé-froment) selon un cycle biennal. Seule environ la moitié de l’île était mise en culture. Les landes qui entouraient l’île étaient abandonnées à la pâture des chevaux et des troupeaux de moutons. Sur la côte nord-est s’égrainent 5 marais en arrière de la dune (la Guerche, le Marais Salé, La Gorelle, l’Ilia et le Marais de la Croix). Ils sont situés au plus bas de l’île, recueillent par gravité les eaux de ruissellement de la moitié du territoire insulaire et les stockent avec parfois des pénétrations d’eau marine. Ils furent vraisemblablement aménagés par les moines dès le XIème siècle et servirent jusqu’au XXème siècle de prairies utilisées pour la production de foin, pour l’élevage ou pour l’agriculture.