Cette église, mi-romane mi-gothique, était à l’origine le siège d’un prieuré de la Chaise-Dieu, qui était sous le vocable de Saint-Nicolas depuis la seconde moitié du XIème siècle. Le grand bâtiment moderne qui le jouxte serait l’œuvre des bénédictins.
A l’origine, l’église paroissiale était celle de Saint-Sixte, connue depuis 906 et construite au pied du versant occidental de la butte, sur les bords de l’Allier. Elle fut détruite au milieu du XVIIème siècle. On sait qu’à cette même période, l’église principale était celle de Saint-Nicolas, au centre du village (originellement le siège d’un prieuré de la Chaise-Dieu).
L’armorial de Revel, daté du milieu du XVe siècle nous montre une image assez différente de l’actuel édifice : on voit un clocher-porche à deux baies en façade occidentale. Il a vraisemblablement été détruit au XIXe siècle pour construire un nouveau clocher.
Description architecturale
Le portail Ouest :
Plusieurs vestiges romans comme le portail en plein-cintre sur la façade occidentale sont encore bien identifiables.
Il présente une voussure à double rouleau avec un arc simple et un autre plus travaillé (boudin encadré de cavets). Le cavet supérieur est sculpté de gros boutons (que l’on retrouve sur les églises de Mailhat ou de Saint-Pierre de Blesle). On remarque aussi des motifs de dents-de-scie.
La nef :
Le porche d’entrée est un porche-ganivelle de style gothique à caractère méridional.
Dans son ensemble, la nef semble dater du second tiers du XIIème siècle, même si la voûte en berceau brisé munie d’un arc doubleau chanfreiné fait peut-être référence à des restaurations du XVème siècle, époque à laquelle les quatre chapelles latérales ont été ajoutées.
Le chœur :
Le chœur paraît dater du début du XIIIème siècle, dans le style gothique capétien, contrastant par rapport aux structures romanes. Ce style est exemplaire dans l’ancien diocèse de Clermont qui s’est plutôt imprégné du gothique méridional car il a été insufflé par le pouvoir royal : en 1169, le roi Louis VII s’empare du château de Nonette contre les seigneurs brigands de Polignac qui ravagent le Velay et en 1188, le roi Philippe Auguste accorde des franchises aux habitants.
Les décors
La nef conserve des sculptures romanes notamment sur les corbeilles figurées, complétant ainsi le bestiaire du portail occidental. On peut percevoir :
- une tortue mordue par deux serpents qui sont dans la gueule de deux quadrupèdes.
- deux volatiles aux ailes déployées mais aux têtes de monstres.
- une sirène et un triton bifides (à deux queues).
- une corbeille simplement feuillagée.
Dans le chœur, les sculptures appartiennent davantage au style gothique :
Des chapiteaux à gros crochets épanouis où s’entremêlent des masques humains révèlent une sculpture plus détaillée que dans les exemples d’inspiration aquitaine (fief des Plantagenêt) et l’ensemble de la corbeille est occupée avec un registre inférieur nettement nervuré : les visages humains raffinés présentent des modelés intéressants. L’un des visages féminins est coiffé d’un touret (coiffure typique du XIIIème siècle). On distingue aussi des feuilles et des tiges nervées, quelques rares fruits et des visages harnachés comme des animaux crachant des volutes de feuillages. Ce type de décor s’inscrit davantage dans la tradition gothique Bourbonnaise et de l’Ile-de-France.
La chapelle dénommée, « chapelle des rois », orientée au Nord est également marquée par le style gothique mais plus tardif (gothique flamboyant) car elle date du XVème siècle. Elle est séparée de la nef par un arc brisé nervuré retombant sur des bases prismatiques. Sa voûte semble avoir été refaite car il n’y a ni nervures ni clef de voûte.
Le nom de cette chapelle est lié au retable en pierre qui représente l’Adoration des Mages. C’est un type de retable extrêmement rare en Auvergne. Il a malheureusement était bûché pendant la Révolution Française à la date précise du jeudi 21 novembre 1793 (1 decadi frimaire An II). Il n’a été redécouvert qu’en 1976. Inscrit MH depuis 1976.
On y devine la crèche de Bethléem avec Marie, Joseph et l’Enfant à gauche, l’âne et le bœuf au centre, les rois Mages s’inclinant vers Marie à droite.
A l’arrière-plan, on remarque les serviteurs des rois apportant les présents avec la caravane de chameaux à droite.
L’encadrement conserve des caractéristiques du style gothique mais les pilastres Renaissance permettraient de dater ce retable entre le XVIème et le début du XVIIème siècle.
Mobilier remarquable dans les chapelles Nord
« Le Beau Dieu » : il s’agit d’un buste en marbre semblant daté du XIVème siècle, classé MH depuis 1903. Il proviendrait de la chapelle du château édifiée par le Duc de Berry. La sculpture serait attribuée à André Beauneveu, sculpteur originaire de Valenciennes, ayant travaillé pour le Duc à Nonette en 1387.
Soulignons, près du portail ouest, la toile peinte datant de 1848, signée Charles-Emile Lecomte-Vernet, élève du très célèbre Ingres qui représente l’Annonciation.