L’église actuelle est le reflet de l’histoire d’Elven.
La paroisse primitive fut fondée au VIème siècle par des Bretons immigrés d'outre-Manche. En 910, "Plou Elven", paroisse d'Elven, est pour la première fois évoquée dans le cartulaire de Redon. Elle est placée sous la protection de Saint Alban, soldat romain décapité à Véralumium en Grande-Bretagne vers 209. Une statue le représente à l’intérieur de l’église.
Cette première église en bois sera brûlée par les Normands. En 1121, Even, seigneur d'Elven fait édifier une église en pierre de style roman.
En 1525, suite à un incendie, le sieur Bertrand de Quifistre, seigneur de Kerleau, la fait reconstruire dans le style gothique en vogue à l'époque. De cet édifice, il subsiste aujourd’hui le chœur et la sacristie qui sont inscrits aux Monuments Historiques. L'église est à nouveau réparée et modifiée en 1642 par le recteur Yves Audic qui fait élever une tour carrée surmontée d'une flèche.
En 1868, le bâtiment menaçant ruine, M. le recteur Jacques Fresche bâtit la nef et le transept dans le style gothique avec, au-dessus du porche, un clocher surmonté d'une flèche d’une hauteur de 53 m, l'une des plus hautes du Morbihan, après Baden et la Basilique Sainte Anne d'Auray. L’église est consacrée le 22 septembre 1879. Il a été noté que les paroissiens ont donné généreusement 200 journées de corvée par famille, en plus des dons en espèces.
A l’extérieur, le chœur est entouré d’une corniche ornée d’une galerie ajourée et de gargouilles. Les pinacles de la sacristie sont surmontés de statues insolites : un moine lisant son bréviaire, un ours avec un bâton, un chien assis.
Sur la place, la porte Sud est en anse de panier chanfreinée et surmontée d’une accolade à choux et à crosses. Une inscription y figure : TIMENTIBUS (Deum) en latin, un soleil entouré de rayons, Aphtarsia en caractères grecs, qui signifie l’immortalité. Ce qui donne « A ceux qui craignent Dieu, l’immortalité ».
A l’intérieur, l’église présente une grande homogénéité malgré les travaux successifs. Le chœur est la partie la plus intéressante, les pierres ont été rendues apparentes lors de la restauration de 1962 mettant en valeur porte et crédence. Les sablières sont sculptées de têtes d’anges et les écussons étaient ceux des familles seigneuriales. Les vitraux modernes sont l’œuvre de Job et Michel Guével, maître verriers. Dans la chapelle des anciens fonds baptismaux est exposé le mécanisme manuel de l’ancienne horloge.
L'église est ouverte en journée.