Tout en furetant, ils parvinrent au col. Pendant un moment ils ne purent rien dire. C’était bien d’être juste là, ensemble, seuls, dans ce silence, au milieu de tous ces rochers, de toutes ces montagnes. Puis un chocard à bec jaune les frôla en criant et Nanou fit un pas de plus :“et voilà, on est en Espagne !”. Quelques pas encore et ils aperçurent en contrebas les sombres lacs d’Ariel. Nanou nomma les sommets alentours : le Balaïtous, le pic d’Ariel,…
-“Il y a des gens qui y montent ?” demanda Pélut
-“Oui ceux qui connaissent vraiment bien la montagne peuvent y grimper… mon père m’a dit que quand j’aurai 12 ans, il m’y amènera. Si tu veux, je lui demanderai si tu peux venir aussi”.
-“Oh oui !” fit Pelut. Puis Nanou et Pélut rebroussèrent chemin. Au bas du premier ressaut auquel ils parvinrent, Nanou indiqua un passage sur leur gauche : “on pourrait aussi revenir par là… on descend à un minuscule lac et puis on traverse le ruisseau entre les deux grands lacs et puis on suit le bord du lac d’en bas pour arriver au refuge par l’autre côté. Mais c’est un peu plus long que le chemin par lequel on est venu et comme on a dit qu’on rentrait pas tard… mais si tu veux, le tour du lac, on peut revenir le faire ce soir. En plus c’est le meilleur moment : tu verras, avec toutes les montagnes qui se reflètent dans l’eau, c’est plus beau que ce que tu as jamais vu !”.