À l'époque romaine, Narbonne est un port, notamment grâce au cours de l’Aude (Atax) qui traverse alors la ville et se jette dans la mer par un delta dont le bras principal peut accueillir des navires de fort tonnage. Cependant, les incessants dépôts d’alluvions et les modifications du delta de l’Aude qui en résultent obligent sans cesse Narbonne à des travaux de dragage et de consolidation pour entretenir son accès vital à la mer. Mais hélas, en 1316, une terrible inondation obstrue le fleuve, et rejette son cours vers son cours actuel, au nord de la ville et de la Clape.
Pour tenter de conserver malgré tout leur ouverture sur la mer, les Narbonnais cherchèrent à améliorer leur dispositif portuaire en aménageant un des anciens cours de l'Aude. Ce canal, appelé Robine, dont le lit, d'une trentaine de km, fut à plusieurs reprises modifié, joignait l'Aude, par Narbonne et les étangs, au grau de la Nouvelle, alors simple passe sur une côte déserte. Mais la Robine ne peut accueillir les tartanes de haute mer, et la Robine ne sert qu’au transbordement des marchandises entre la ville et le grau, par ailleurs dépourvu d’infrastructures.
L’ouverture du Canal du Midi, en 1681, porte un coup fatal à l’activité portuaire de Narbonne. Malgré divers projets, tel celui d’un canal allant jusqu’en Roussillon, et malgré le creusement en 1787 du Canal de jonction qui joint Narbonne au Canal du Midi, l’économie portuaire de la ville ne connaîtra que quelques sursauts éphémères, avant de disparaître.
Le golfe de Narbonne, comblé d’alluvions, forme un marécage qui, au XIXe siècle, est drainé par un réseau complexe, et se transforme en une riche plaine bocagère quadrillée de canaux et de fossés, à vocation horticole, viticole et rizicole.
En traversant cet espace à vélo, vous pouvez remarquer l’empreinte paysagère de cette histoire et de cette maîtrise de l’eau.