La rue grimpe ainsi jusqu’au sommet d’un plateau très dégagé, urbanisé à la manière d’un village périurbain. Il s’agit de la partie la plus occidentale du plateau de Scherdemael (voir la brochure Le Park System), désormais séparée de sa partie principale par le Ring.
Face au pont qui enjambe ce dernier, s’élève un complexe contemporain de logements dont la réalisation très colorée n’est pas sans intérêt. Il s’agit de trente-six logements sociaux passifs et très basse énergie, construits par la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale).
Dès l’entrée de la rue de Scherdemael, deux styles de constructions s’opposent, du côté pair, s’alignent quatre maisons de briques de petites tailles, rappelant les anciennes maisons des ouvriers agricoles et les premiers habitants de l’artère. Le 62 est une intéressante maison Art Déco avec une belle console florale sous l’oriel.
Côté impair, une villa se dresse hors alignement, au milieu de son jardin, ensuite, ce côté n’est plus bâti. Le regard embrasse un paysage champêtre ponctué de quelques bâtiments agricoles, jusqu’aux abords de la rue du Pommier en contrebas, dont l’alignement...d’érables ferme la vue.
Sur la gauche, s’ouvre la drève Soetkin. Seul le côté pair est bâti, au bout du champ, à droite, se dresse un grand tilleul à larges feuilles, repris à l’Inventaire régional des arbres remarquables, comme vingt-troisième plus gros spécimen de son espèce.
Le 32 est une ancienne fermette construite perpendiculairement à la voirie, quant au 36, il s’agit d’une magnifique villa en Modernisme style Paquebot (années ‘30).
Devant le 44, une belle maison de style cottage à large auvent, se dresse un autre tilleul remarquable, cette fois, à petites feuilles.
Un sentier sur la droite mène à la drève Tijl Uilenspiegel et une autre très belle maison de style cottage. Les autres maisons de la rue empruntent le vocabulaire du style Spirou des années 50 (celui qu’utilise Franquin lorsqu’il reprend ce personnage, un style très géométrique, très épuré, très ouvert par de grandes baies vitrées, aussi appelé « Style 58 » car c’était celui de la plupart des pavillons de l’Expo), avec ces éléments néo-cottage que l’on retrouve dans tous les quartiers péri-urbains de cette époque (voir la brochure Le Park System).
Au bout de la drève, de part et d’autre de la rue de Scherdemael, se dressent trois imposants cèdres de l’Atlas dont le premier a été étêté. Depuis le contrebas du croisement, ils donnent une image d’ensemble assez impressionnante. Sur la droite, les maisons forment un ensemble années ’30 intéressant.
Cette rue pentue relie le plateau à la vallée de la Pede. Dans la descente, se retrouve une architecture vernaculaire agricole ou, du moins, rurale.
Le 223 est une intéressante maison Art Déco d’inspiration style Paquebot (forme de l’oriel, verticalité de la travée de la porte à rue) avec un hangar typique des exploitations maraîchères.
Le 227, voisin, est une jolie bâtisse néo-Renaissance, à l’entrée surélevée avec rambarde, qui cache un grand jardin arboré.
Au 241, subsiste une ferme en carré, c’est la Ferme Snoeck, reprise à l’Inventaire du Patrimoine architectural de la Région de Bruxelles-Capitale. Toujours en activité, elle continue de proposer aux passants ses pommes de terre, mais possède également quelques têtes de bétail qui paissent dans les prairies à l’arrière.
Le 284 garde la trace de l’époque où il fut le club-house et les vestiaires du RSCA-Rugby. Désormais, ce dernier dispose d’installations du dernier cri aux abords de la Pede. Sur le mur des anciennes douches, un graffiti représente un rugbyman en action.La friche boisée attenante a récemment été aménagée ; un sentier sinueux permet de traverser ce bosquet riche en noisetiers et joliment baptisé La Boisette.
La rue de Scherdemael aboutit aux abords de l’étang régional de la Pede, à l’endroit où le ruisseau trace un coude pour rejoindre la rue du Lièvre.
Juste avant, un chemin vicinal part vers la droite sous la ramure d’une rangée de peupliers, il mène à la Roselière de Neerpede (voir la vallée de la Pede).