Romanet Boffin entreprend à Romans la construction de sept piliers en mémoire de la Passion du Christ : ce nouveau parcours dévotionnel part de la collégiale Saint-Barnard et s’achève à cinq cents mètres à l’ouest de la cité, au lieu-dit des Rampeaux, où deux chapelles seraient construites à côté du Calvaire.
Le nouveau pèlerinage connaît un fulgurant succès, renforcé par plusieurs guérisons miraculeuses.
Mais très vite, les relations entre les chanoines, les cordeliers et Romanet Boffin se gâtent. Pour sauver son œuvre, le 13 octobre 1519, il fait don du Calvaire aux Consuls de Romans.
En parallèle, Romanet Boffin achète des terres pour y faire construire des chapelles et agrandir son chemin de croix. En 1556, dix-neuf stations sont référencées.
En 1562, le calvaire est incendié par les protestants.
En 1583, grâce à la volonté de Félicien Boffin, fils de Romanet, le Calvaire renaît de ses cendres.
L’arrivée de frères récollets impulse la reconstruction des stations urbaines et celle du Calvaire.
En 1638, le père récollet Archange de Clermont dénombre trente-sept stations disséminées dans
la ville et au Calvaire.
À la fin du 17e siècle, le chemin de croix est victime du désintéressement des fidèles.
Entre la fin du 18ème, et le début de 19ème, le calvaire change de propriétaire plusieurs fois (moines chartreux, ville de Romans, Diocèse Valentinois)
En 1794, le calvaire subit une violente attaque de sans-culottes.
Le 30 mai 1796, l’emplacement du Calvaire est transformé en cimetière communal. Il sert jusqu’en 1812.
Le 15 novembre 1820, le propriétaire vend le cimetière au diocèse de Valence, à condition d’y reconstruire le Calvaire et ses chapelles, de continuer à faire vivre spirituellement le lieu.
Le calvaire est reconstruit peu à peu..
Après la loi de 1905 séparant l'église et l'état le calvaire se dégrade..des chapelles sont supprimées pour s'adapter aux modifications urbaines.
Il devient,
Sous l’effet du régime de Vichy, le calvaire devient un véritable symbole de Révolution nationale. Une souscription est lancée, et l’association des Amis du Grand Voyage de Romans est fondée.
Les stations sont restaurées.
Dans les années 1950, le Calvaire est oublié par les Romanais, son état se détériore.
Le 24 juillet 1986, le « cimetière des Récollets », autrement dit le Calvaire, est classé au titre des monuments historiques. Entre 1987 et 1996, les stations sont protégées — par procédures de classement ou d’inscription — au titre des monuments historiques.
À partir de 1990, plusieurs phases de restauration sont engagées.
Le «Grand Voyage » est aujourd’hui composé de quarante stations, dix-neuf sont situées au Calvaire,
et vingt et une sont disséminées dans le centre historique de la Ville de Romans.
Ce parcours n’est en aucun cas la réplique exacte de la fondation de Romanet Boffin. Maintes fois modifié, et enraciné dans les mémoires, il est le reflet de l’évolution du développement urbain et du sentiment religieux des Romanais.