Anderlecht serait née de la jonction, par la rue Walcourt, de l’île d’Aa (du celte apa qui veut dire eau) avec la Collégiale des Saints-Pierre-et-Guidon. Bien avant que le canal ne les sépare.
Le hameau qui se trouvait là, donna son nom à la famille seigneuriale d’Anderlecht qui vivait dans son château de Waesbroek, un peu en amont, sur le site actuel du CERIA.
Ce sont les seigneurs d’Aa qui firent creuser le bras artificiel de la Senne qui forme l’île, afin d’actionner un moulin où les paysans du Rinck purent moudre leur grain.
Anderlecht se développe en amont de la rivière, pendant longtemps dans le textile qui tire parti de l’eau plus propre ici, avant son entrée dans la ville. Ce sont des ateliers de tissage, des teintureries, puis, des abattoirs qui polluent la rivière vers l’aval.
La dernière filature d’Anderlecht se trouvait d’ailleurs sur l’île, Les Lainières d’Aoust, fondées en 1829 par les industriels bruxellois Willems et De Keyser, elles seront reprises par les frères d’Aoust en 1887 et fermeront en 1984, emportant avec elles plus de trois cents emplois dans le quartier.
Ses bureaux Art Déco, construits par De Ridder en 1935, sont toujours visibles le long du quai d’Aa aux numéros 6 et 7, aux abords de l’île.
Sur l’île, il reste plusieurs bâtiments plus anciens dont les bureaux d’origine de la filature, inscrits à l’Inventaire du Patrimoine architectural. Sous l’immeuble, à la gauche du pont, s’élèvent encore les vannes de la pompe à eau installée sur la Senne, il s’agit du dernier témoignage de l’utilisation de la force hydraulique à des fins industrielles dans la Région bruxelloise.
Le bras de la Senne passe sous ce bâtiment pour contourner l’île en rejoignant le bras principal de la rivière.
Ce serait ici qu’aurait été pavée la première voirie de toute la Région bruxelloise afin de permettre le lourd charroi des brasseurs qui s’étaient installés le long des berges de la Senne.
En 2015, Bruxelles-Environnement a réaménagé les berges de l’île d’Aa. Grâce au nettoyage et au rétablissement du débit, il a été possible de renaturer le bras gauche par des berges en pente douce, végétalisées, et d’autres sablonneuses et verticales propices à la nidification du martin-pêcheur.
Les résultats sont tangibles et se traduisent, notamment, par l’apparition de bancs d’épinoches et de nombreux oiseaux aquatiques.
Les berges sont, en outre, bordées de petits jardins potagers clôturés qui facilitent la préservation de cette biodiversité.
Le moulin fut à l’origine du développement d’un centre économique le long de la Senne, en complément de l’activité intellectuelle et religieuse développée autour de la collégiale.
Dans l'espace industriel, furent tournées certaines scènes de Potiche, le film de François Ozon avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu et Fabrice Luchini.
L’ensemble du site de l’ancienne filature a été reconverti en plusieurs projets novateurs, notamment, dans l’HORECA.
Vous pouvez y accéder par l'arrêt Labeur grâce au réseau des moyens de transport de la STIB (bus 78).
Sous réserve de modifications : voir le site web de la STIB
Sacristain à Laeken, Guidon fut embauché comme naute sur la Senne, par un riche marchand. Un jour de haut débit et de remous, sa barge coule avec toute sa cargaison. Guidon ne doit sa survie qu’à la rame de son embarcation qui lui permet de regagner la rive. Guidon y vit un signe du ciel et se consacra désormais à la vie spirituelle, notamment par son pèlerinage à Jérusalem.