Lourdes, comme d'autres villages des Pyrénées, a connu, au Moyen Âge et jusqu'au XIXe siècle, une population victime de ségrégation, dont l'origine reste mystérieuse. Dans certaines églises de montagne, les cagots avaient leur petite entrée latérale et un bénitier réservé. A Lourdes, ils avaient leur propre chapelle. Nous savons peu de chose de cette chapelle Senjouan, ou Saint Jean-Baptiste. Elle est désignée vers 1604 comme la « capelle de St-Jean-du-Gaou » (Gave), et aujourd’hui, comme la chapelle des cagots. Elle était encore debout en 1872, où elle servait de grange au propriétaire des Bains de Senjouan établis à côté. En 1911, le bénitier des cagots était chez Marceline Saint-Jean (70 ans), propriétaire du domaine du même nom. Elle déclarait que c’était son grand-père qui avait rasé la dite chapelle. Son père y a vu dire la messe. Son grand-père fit don à la paroisse de la statue de Saint-Jean-Baptiste (XVIIIe siècle, classée MH), présentée actuellement dans l’église paroissiale ; et d’un tableau représentant le même saint (un temps dans la crypte de l’église).