Le jeudi 11 février 1858, vers midi, Bernadette Soubirous passe ici, accompagnée de sa sœur Toinette et leur amie Jeanne Abadie. Les trois filles viennent du Pont Vieux et se dirigent vers le moulin de Savy pour chercher du bois. Elles suivent ensuite le canal du moulin et se retrouvent face à la Grotte de Massabielle. Restée sur la rive, Bernadette aperçoit dans le creux du rocher une Dame et prie avec elle. Ce fut la première des dix-huit Apparitions de la Vierge Marie. Dès les débuts, les foules se pressent et depuis lors des millions de pèlerins ne cessent d’emprunter le même chemin.
Pour faire face à l’afflux des malades et des pèlerins, tout le quartier de la rive gauche du Gave (avenues Bernadette Soubirous, Peyramale et Mgr Schoepfer) est profondément remanié : autrefois constitué de terres agricoles, il est de nos jours exclusivement construit d’hôtels et de magasins de souvenirs.
Aujourd’hui encore, sur les pas de Bernadette, les foules entrent dans le Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes par la porte Saint-Joseph. Affluant du quartier hôtelier par la place Mgr Laurence (1790-1870), l’évêque qui reconnut les Apparitions en 1862, ils passent sous la statue de Saint-Joseph, qui s’élève sur le pilier gauche de la porte. Cette statue, offerte en 1909 par le diocèse de Lyon, est la copie de celle sculptée par Paul-Emile Millefaut (1848-1907) pour la basilique de Fourvière. Sur le socle, on lit l’inscription latine : « Posuerunt me custodem », « On m’a placé comme un gardien ». Du haut de son piédestal, Saint Joseph sourit aux pèlerins et aux malades, leur présentant l’Enfant-Jésus qui les bénit.