Il s’agit d’une élévation défensive naturelle, placée au centre d’un bassin glaciaire, et défendue, pour partie, par le Gave. Le développement militaire, économique et politique du site vient de cette situation stratégique.
Antiquité.
Certains auteurs y ont vu l’Oppidum novum de l’itinéraire d’Antonin. Rien ne permet d’appuyer cette assertion, malgré la présence de céramique de la fin de l’Âge du Fer et de l’époque gallo-romaine. L’occupation du site est connue par des trouvailles, en remploi, relevant d’un lieu de culte (dévotion à Mithra) sur le replat dominant le Gave.
Haut Moyen Âge.
Un texte du XIIIe siècle conte le siège de la place par Charlemagne, en 778, contre le sarrasin Mirat. Ce récit, considéré comme légendaire, est à l’origine des armes de la ville.
Bas Moyen Âge.
Le premier château de pierre est antérieur à 1020. C’est la résidence des comtes de Bigorre jusqu’en 1195. Par ses grandes qualités stratégiques et défensives, le site comtal est l’objet de nombreux conflits, parfois ponctués de sièges, comme celui de 1407, pendant la guerre de Cent ans : le fort est repris au parti Anglais qui le tenait depuis le traité de Brétigny (1360).
XVIe siècle.
Au gré des alliances et des conflits, il passe de mains en mains, dont celles du roi de Navarre, comte de Bigorre et futur Henri IV. Il fut pris et la ville dévastée pendant les guerres de religions.
XVII-XVIIIe siècles.
Suivant les préconisations de Vauban, le fort a été grandement modifié pour résister au développement de l’artillerie. Sous Louis XIV, il deviendra prison d’Etat : « la Bastille des Pyrénées ».
XIXe siècle.
De très importants travaux du Génie modifient l’aspect général du site, avec la construction d’un système complexe de défenses sur les dehors de la fortification. La place s’enterre complètement pour mieux résister à la force de l’artillerie moderne. Malgré tout, le fort est déclassé en 1889. Il est racheté par la commune en 1894.
XXe siècle.
Pendant la Grande guerre, le fort, réquisitionné, sert de prison pour les soldats allemands, puis pour les soldats d’origine alsacienne-lorraine. En 1921, à l’initiative du Touring Club de France, est inauguré le Musée Pyrénéen.