Avec ses noms évocateurs tels que Les Oiseaux, les Pyramides, Lanroz, La Roche Percée, Lantecoste et Bot Conan, les criques de Beg-Meil attirent les amoureux de la nature en quête de détente dans un milieu intimiste face à l'océan. Chacune avec son caractère distinct, elles sont un havres de paix à la beauté sauvage. Parmi les formations géologiques notables, la Roche Percée se distingue par son origine naturelle, ce rocher a été sculpté par l'érosion au fil des siècles. La commune est intervenue pour solidifier l’ensemble.
L’attrait touristique de Beg-Meil remonte au 19e siècles, avec l’essor des Bains de mer. Les anciennes résidences et nouveaux hôtels qui se sont implantés autour de la cale à cette époque racontent l'histoire de l’essor touristique de la région. Grâce aux éditeurs locaux et à la démocratisation de la photo, l'usage de la carte postale s’est développé et a ainsi attiré un grand nombre de touristes . Le développement touristique de Beg-Meil a eu un impact significatif sur toutes les activités notamment maritime. En 1891 la création des “Compagnies de vapeurs de Beg-Meil” permet d’assurer la liaison entre Concarneau et la cale de Beg-Meil sur un bateau à vapeur. Depuis, les liaisons maritimes continuent de contribuer au développement du tourisme local.
À l'aube du 20e siècle, dans la pittoresque ville de Concarneau, un homme du nom d'Alain Caubet, bigouden de naissance et ferblantier de profession, se lança dans une aventure extraordinaire. Né en 1880, Alain Caubet s’installa à Concarneau et, lorsqu'il ne façonnait pas des objets en fer blanc, il se consacrait à des projets d'invention.
Alain Caubet crée en 1913, une machine qu'il baptise l'hydro-patin. Cet engin novateur consistait en deux grands flotteurs en bois, solidement reliés entre eux : les patins, stabilisés par deux flotteurs latéraux et munis de poignées pour assurer l'équilibre. La véritable innovation résidait dans les patins eux-mêmes, dotés de vannes astucieuses qui empêchaient tout recul, permettant ainsi une avancée fluide sur l’eau, bien avant les paddles et le ski nautique.
Le grand jour arriva, alors qu'une foule de curieux se rassemblait sur les quais de Concarneau pour assister à une démonstration qui promettait d'être mémorable. Alain Caubet, avec son hydro-patin, entreprit la traversée du port de Concarneau jusqu'à la cale de Beg-Meil. Les spectateurs, médusés, observaient l’inventeur progresser sur l’eau un pas après l’autre, une prouesse qui semblait défier les lois de la physique, Alain Caubet marchait sur l’eau !
Sous les regards ébahis, Caubet réalise sa traversée avec succès. Cette démonstration ne fut pas seulement une réussite technique, mais aussi un triomphe personnel pour cet inventeur autodidacte. Il déposa rapidement un brevet pour son invention, espérant que l'Armée française verrait en l'hydro-patin un outil utile pour le Génie militaire.
Cependant, le destin en décida autrement. L’éclatement de la Première Guerre mondiale éclipsa les ambitions d’Alain Caubet. Les priorités nationales changeaient et l'intérêt pour des innovations telles que l'hydro-patin diminua. Malgré une tentative de relance après la guerre, le projet fut finalement abandonné, reléguant l'invention de Caubet au rang des curiosités oubliées.
Néanmoins, l’histoire d’Alain Caubet et de son hydro-patin demeure une anecdote fascinante. Prenez un instant pour imaginer ce spectacle unique d'un homme glissant sur l'eau grâce à son invention.