Le Parc Demontzey

Plusieurs essences d’arbres sont représentées ainsi qu’une stèle dédiée à Prosper Demontzey.
« Je ne sais pas de plus noble mission que celle d’aider la nature à reconstituer dans nos montagnes l’ordre qu’elle avait si bien établi et que seule l’imprévoyance de l’homme a changé en un inévitable chaos ».
C’est ainsi que s’exprimait Prosper Demontzey qui fut le père fondateur de la restauration des terrains en montagne. Le Paysage aujourd’hui est très différent du siècle dernier où les versants étaient d’une nudité absolue.

Le déboisement pour l’agriculture commence après la conquête romaine, se poursuit avec les moines au Moyen-Âge et s’accélère au 15ème siècle. La densité de population au milieu du 19ème siècle est telle que chaque morceau de terre est cultivé ! Le déboisement rend les couches superficielles du sol très fragiles : lors des périodes pluvieuses, elles se transforment en torrent de boue et s’érodent facilement.
Face aux ravages de l’érosion dans toutes les régions de montagne, un vaste programme de travaux d’utilité publique fut mis en place.

La loi du 28 juillet 1860 donne pour mission à l’administration des eaux et forêts (devenue aujourd’hui l’ONF), de reboiser la montagne… non sans créer le débat ! On doit cette forêt à Prosper Demontzey (1831 – 1898), ingénieur français des Eaux et Forêts, précurseur du reboisement en montagne.

Les essences choisies sont d’abord les variétés locales de pin sylvestre, de pin de montagne, d’épicéa et de mélèze ; le pin noir d’Autriche arrive ensuite, spécialement pour les grandes plantations comme au niveau de la montagne de la Blanche, vers Seyne. Le cèdre est également planté avec succès au Labouret. De grandes pépinières sont également créées comme au Plan Bas dans le Laverq ou au pied de la citadelle de Seyne.

Chaque ouvrier du reboisement était muni d’une pioche et d’un sac-tablier à deux poches, l’une pour les graines résineuses (pins, sapins…), l’autre pour les graines de sainfoin (plante aussi appelée Onobrychis) semées en même temps comme couvre-sol rapide et comme engrais. Les graines de mélèze étaient également semées à la volée sur la neige (les oiseaux ne mangeant pas les graines dans la neige).