Cimetière aménagé par Edouard TEUTSCH, fabricant de verre et député protestataire, sans doute vers 1875. Il y fait transférer les tombes de ses parents et de son frère Henri jusque-là inhumés au cimetière communal de WINGEN. Quatre monuments dont trois avec des inscriptions en allemand dressés devant la grille d’entrée rappellent ces sépultures d’origine.
A l’intérieur de l’enclos, les stèles, toutes de même taille et de même style, entourent le petit monument central. Parmi elles, celle d’Edouard TEUTSCH décédé en 1908 à l’âge de 76 ans. Il y repose en compagnie de ses parents, des ses frères et sœurs, de certains de ses enfants, ainsi que de deux fidèles domestiques, Sophie WEISSGERBER et Marie WALTER. Fille de verrier, cette dernière, est née en Italie vers 1820, témoignant ainsi de la mobilité proverbiale des verriers à cette époque.
Dans cette enceinte les inscriptions sont toutes en langue française témoignant des sentiments francophiles du dernier maître du Hochberg, également très engagé sur le plan politique.
Edouard TEUTSCH n’a pas accepté l’annexion de l’Alsace-Moselle par l’Empire Allemand. D’abord élu député à l’Assemblée Nationale siégeant à Bordeaux en 1871, il y proteste contre la cession des deux provinces. En 1874 il se fait élire comme député protestataire au Reichstag à Berlin et y prononce au nom de ses collègues alsaciens et mosellans un discours dans lequel il demande que les populations concernées soient consultées. Ses paroles sont accueillies de la part de la majorité des députés par un brouhaha indescriptible. Suite à cet incident, TEUTSCH et 7 autres députés protestataires quittèrent définitivement BERLIN. En 1879, Edouard TEUTSCH, fidèle à ses convictions, réintègre la nationalité française, devient trésorier payeur général successivement à AUCH, MACON, EPINAL, VESOUL, avant de rejoindre NANCY, où il prit sa retraite. En 1908 la mort le surprend au HOCHBERG auquel il été très attaché.
Écoutez ce sketch joué par des comédiennes du Théâtre de Lichtenberg :