Pourquoi une rue Séverine à Pierrefonds ?
Parce qu’une femme, la première journaliste française de renom Caroline Rémy, dite Séverine née à Paris en 1855, y vient finir ses jours en 1924 assistée de Rosa Vignier sa régente.
Pourquoi cet emplacement de la rue Séverine à Pierrefonds ?
Parce que c’est dans cette rue, au n°14 que se tient la maison où elle vécut. Maison baptisée les « 3 marches » en mémoire du nom que portait l’auberge de Rennes où elle se réunissait avec des amis pendant le procès en réhabilitation de Dreyfus.
Comme à Rennes 3 marches de pierre menaient à l’entrée, puis dans la « salle » pièce centrale du rez-de-chaussée.
Plusieurs bibliographies lui ont été consacrées entre autres :
« Séverine l’insurgée »
« Séverine une Rebelle »
« Séverine, mémoires inventées d’une femme en colère »
« Séverine, vie et combats d’une frondeuse »
Pourquoi ces qualificatifs ?
Parce qu’elle fut, contre le gré de ses parents, journaliste libertaire et la première femme engagée aux côtés des pauvres et des opprimés, combattante des droits de l’homme, pacifiste et féministe visionnaire.
Mariée de force à dix-sept ans, elle reconquierra sa liberté lorsque le divorce sera autorisé et épousera Adrien Guebbard, riche professeur de médecine, avec l’aide financière duquel elle relancera « le Cri du peuple » le journal de Jules Vallés dans lequel elle publiera sous le nom de plume de Séverine.
Après la mort de son maître à penser, elle prendra la direction du journal qu’elle abandonnera après un conflit avec Jules Guesde.
Pour vivre de sa plume, alors qu’elle est tombée follement amoureuse d’un journaliste de l’écho de Paris avec qui elle vit désormais, elle écrira dans tous les journaux de l’époque, y dénonçant toutes les formes d’oppression, embrassant toutes les grandes causes sociales du moment, combattant l’erreur judiciaire et plaidant la cause des femmes, contribuant à créer la ligue des droits de l’homme.
C’est bien de cette Séverine qu’il s’agit qui mourut à Pierrefonds et dont la dépouille fut enterrée dans le cimetière communal le 27 avril 1929, suivie de plus de deux mille personnes.
Son monument funéraire de grés rose repose dans la parcelle section périmètrale numéros 201/202/203 du cimetière, il fait face à celui de son époux avec qui elle avait repris la vie commune en 1920.