“II y a bien longtemps, la Presqu’île de Rhuys était peu habitée, sauvage et couverte de forêts. Quelques seigneurs se la partageaient dont une femme, Guielone. Deux fois par an, les pêcheurs et paysans viennent tenir commerce sur un terrain vers Kercambre. C’est chaque fois une fête et les seigneurs y participent. Parmi les îliens, le jeune Yvonick est là avec Delphine, sa fiancée, qui, comme tous à cette époque, est armée de son arc. Guielone est là. Elle achète vingt moutons aux parents de Delphine et exige qu’Yvonick vienne les conduire jusqu’à son château. Delphine et tous les îliens sont inquiets devant cette femme autoritaire, mais il faut accepter. Les moutons sont donc conduits par Yvonick à la bergerie du château. Guielone le fait venir dans sa demeure et lui offre de devenir son mari... Yvonick refuse ; il est fiancé à Delphine. Guielone est furieuse et le fait enfermer dans la tour Nord, sur la mer. Seul, Yvonick réussit à arracher les barreaux de la fenêtre, s’enfuit à la nage vers la côte, et court dans la nuit rejoindre les siens. Trois bateaux sont encore là qui l’attendent mais ils ne peuvent appareiller avant l’aube. Au lever du soleil, on entend arriver chiens et chevaux au galop. Guielone, furieuse, arme son arc en visant Yvonick. Mais Delphine qui a tout
vu, arme le sien, le tend et sa flèche part la première. Un hurlement de douleur ! Guielone tombe, et médusés, cavaliers et îliens voient une flamme gigantesque s’élever du corps de cette femme. En s’éteignant, le feu laisse la place à une grande pierre jaune qui fume encore. La mémoire de l’aventure des amoureux est perpétuée par cette grande pierre jaune dressée à la pointe. “ (Source : d’après Henry Blanchet - 1991)