Les efforts de nombreux ouvriers et ingénieurs ont permis de bâtir les ouvrages hydroélectriques des vallées pyrénéennes.
A la fin du XIXe siècle, on voit apparaître les premières centrales et de nombreuses petites sociétés locales commencent à organiser une distribution d'énergie.
A cette époque, les moulins vont progressivement se transformer, tour à tour, en usines productrices d'énergie électrique. La seconde avancée, qui consistait à résoudre le problème du transport de l'énergie hydroélectrique hors de son lieu de production, fut l’œuvre d'un haut-pyrénéen : Joachim Estrade.
En 1901, il mit au point une ligne d'une tension de 20 000 volts, qui alimentait les réseaux de Narbonne et de Carcassonne. Désormais, la voie est ouverte au développement de l'hydroélectricité à grande échelle...
1885 - 1905 : naissance de l'éclairage électrique et émergence des premières centrales de production locale.
A l'époque, la centrale de Montgaillard alimente l'un des premiers réseaux de distribution d'électricité des hautes-Pyrénées. Le faible débit estival et les étiages hivernaux nécessitent l'installation complémentaire d'un centrale thermique dont la cheminée encore visible aujourd'hui en est le témoin.
1905 - 1920 : premiers réseaux de distribution multiple et disparition des petits producteurs au profit de grandes sociétés nationales qui aménagent de puissantes centrales hydroélectriques.
L'usine du Chiroulet est inaugurée en 1907. La société des Forces Motrices du Lac Bleu achète les terrains nécessaires à la construction de l'usine et la captation des eaux du secteur du Lac Bleu.
Elle obtient l'autorisation de distribuer le courant vers une vingtaine de communes jusqu'au nord du département !
Cette société se transforme en Force et Lumière des Pyrénées, et rachète en 1919 l'usine de Montgaillard, puis dépose une demande de concession pour la construction de l'usine de Gripp en 1920.
En 1922, la centrale de Gripp est mise en service, tant et si bien qu'en 1927, le Conseil Général note dans son rapport sur les avancées de l'électrification que Force et Lumière des Pyrénées a électrifié toute la vallée de l'Adour...
1920 - 1945 : la constante augmentation des besoins en électricité et la seconde guerre mondiale justifient la réalisation de nouveaux projets.
Avant le monopole sur le secteur, Force et Lumière des Pyrénées obtient dès 1929 la concession pour exploiter le secteur montagnard de Campana et Gréziolles.
Mais ce n'est qu'en 1942 que la centrale d'Artigues sera mise en service, après de vives oppositions du conseiller général de Campan déplorant l'altération irrémédiable du site pittoresque de la cascade du Garet "qui constitue une des attractions des nombreux touristes de la vallée de Campan".
- L'aménagement des vallées pyrénéennes
A la sortie de la seconde guerre mondiale, les moyens de production énergétiques sont nationalisés.
Production, transport, distribution, importation et exportation sont désormais gérés par un établissement public : Electricité de France. Les vallées des Hautes-Pyrénées sont intégralement équipées.
Les centrales ne sont plus isolées mais constituent de grands ensembles parfaitement coordonnés.La centrale de Beaudéan en est l'exemple parfait : la totalité des centrales du Haut Adour sont depuis gérées de manière automatique.
- Les enjeux actuels
L'eau appartient, avec le soleil, le vent, la chaleur de la terre, les biocombustibles... à la catégorie des ressources dites renouvelables.
Cette catégorie s'oppose à celle des non renouvelables, c'est-à-dire les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) et l'uranium.
En France, plus de 80 % de l'énergie primaire produite en 2010 est d'origine nucléaire.
Les énergies renouvelables fournissent quant à elles plus de 16 % des besoins. Parmi les énergies renouvelables, l'hydroélectricité arrive en deuxième position, après la filière "bois-énergie" (source : SOeS, chiffres clés de l’énergie 2011).
Depuis peu, on observe une prise de conscience nouvelle de la nécessité de développer nos énergies renouvelables. Au delà du caractère "épuisable" des combustibles fossiles, ce sont des enjeux environnementaux qui sont à l'origine de cette évolution : entre autres, la lutte contre la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique, les risques liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire...
Forts de ce constat, des producteurs autonomes développent aujourd'hui la production de ce type d'électricité. + d'info : Au gré de l'Adour, 12 promenades dans les villages du Haut Adour