Il y a un peu plus dix mille ans, la vallée de Lesponne avait un tout autre visage.
Les vallées pyrénéennes ont été modelées par de multiples glaciations intervenues au cours de l'ère quaternaire.
Les nombreux glaciers présents à cette période ont connu une histoire complexe faite d'avancées et de reculs au rythme des refroidissements et des réchauffements du climat.
A cette époque, le front du principal glacier de l'Adour descend jusqu'à Sainte-Marie-de-Campan.
Il est difficile de dire si les glaces ont un jour atteint l'emplacement actuel de Campan Bourg. Si la vallée est large à cet endroit, c'est en partie à cause du passage de la faille Nord Pyrénéenne (accident tectonique majeur).
Lorsque les temps glaciaires se sont achevés, le glacier de l'Adour a abandonné définitivement la moyenne vallée pour se confiner à la haute montagne. De nos jours, il a totalement disparu.
C'est alors que furent mises à jour les formes sculptées par l'empreinte des anciens glaciers.
La forme de la vallée de Lesponne, caractéristique des vallées glaciaires dites en auge (ou en U), initialement très prononcée, s'est progressivement adoucie : ses versants se sont écroulés massivement ; les cônes d'éboulis et les dépôts transportés par les torrents dévalant les pentes ont rempli le fond de la vallée ; les cours d'eau creusent encore aujourd'hui leur passage dans les dépôts glaciaires..
En observant attentivement le paysage, nous pouvons remarquer les traces que le glacier de Lesponne a pu laisser.
La partie amont de la vallée est constituée de nombreux cirques, dont le plus important est celui du lac Bleu. Ce lac a la particularité d'être un des plus profonds des Pyrénées (surcreusement d'environ 120 m).
La vallée principale est complétée par de nombreuses vallées suspendues latérales marquées par des terrasses d'obturation. Amas de débris minéraux poussés par l'avancée des glaciers, les moraines sont peu présentes dans la vallée.
Nous pouvons néanmoins observer des reliquats de la moraine frontale du glacier, à l'entrée de la vallée de Lesponne. La majorité de cette moraine a été emportée par les crues de l'Adour.
Au pied de la face Est du Montaigu, les avalanches hivernales peuvent former une accumulation de neige si importante que certaines années, la neige y persiste très longtemps.
Perché à 1450 m d'altitude, le névé du Cérétou est bien connu pour avoir permis le ravitaillement des confiseurs-glaciers de Bagnères-de-Bigorre, avant que le réfrigérateur ne soit inventé.
Découpés sur place, les blocs de glace étaient acheminés à dos d'homme jusqu'à la route, où des mules prenaient le relais pour rejoindre la ville.
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