Au cours de l'histoire, les hommes de la vallée réussirent à instaurer un équilibre fragile entre leur environnement et leurs activités.
Avant de rejoindre la vallée de Campan, l'Adour de Lesponne a déjà recueilli les eaux de nombreux torrents. Depuis sa naissance, sur les flancs du Montaigu, la rivière a emprunté le plus court chemin vers la plaine et sculpté sa vallée, au fur et à mesure de sa progression.
L'Adour de Lesponne a toujours été une ressource vitale pour les habitants de la vallée. Pendant très longtemps, ses eaux actionnèrent les roues de nombreux moulins de montagne, autrefois essentiels à l'organisation de la vie dans les pars.
Perché à plus de 1 950 m d'altitude, le Lac Bleu est une des sources de l'Adour.
Quand arrivent les mois de mai et juin, les troupeaux sont menés sur les estives. Ils ne redescendront dans la vallée qu'au mois de septembre. Dans "estives", on retrouve le mot patois utilisé en vallée de Lesponne pour "été" : "estiou".
Les cabanes de berger, très petites et très basses, maçonnées en pierre sèche et couvertes de toits en lauze, étaient regroupées en hameaux : on les nomme courtaous dans les vallées de Campan et Lesponne.
Organisé autour d'une source, le courtaou se composait au minimum d'une cabane, d'un enclos pour les bêtes, d'un appentis et d'une étable.
Pendant les mois d'estives, les courtaous étaient essentiels à la vie du berger et de son troupeau.
- Un habitat spécifique, les pars
La présence de l'eau a toujours été une condition importante pour l'installation des hommes et de leurs troupeaux.
Dans la vallée de Lesponne, l'habitat est regroupé en petits hameaux, situés sur le versant sud de la montagne : ce sont les Pars. Chaque par porte le nom de la première famille venue s'installer : "Par de Vidalet", "Par d'Arribarat"...
A l'origine, les habitants ont préféré s'implanter un peu plus haut que le niveau de l'Adour, afin d'éviter tout risque d’inondation. Pour autant, il leur fallait un accès direct à l'eau. C'est pourquoi ils ont privilégié les bords des ruisseaux situés sur les flancs de la vallée.
Dans cette unité de vie très ancienne, organisée autour des activités agricoles, les habitants subvenaient eux-mêmes à l'ensemble de leurs besoins : utilisation de l'eau, champs cultivés, prairies de fauche, bois de chauffage... peut-être une des origines de la légendaire autonomie pyrénéenne !
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