Les poissons vivent dans un milieu soumis à de multiples agressions. Si leur habitat disparaît, ils disparaîtront à leur tour.
A l'échelle nationale, la première agression subie concerne la dégradation de la qualité de l'eau par des pollutions d'origines diverses (domestique, industrielle, agricole...) : elle peut avoir des conséquences dramatiques sur certaines espèces, telle la truite, très sensibles aux modifications de la composition de l'eau.
Ces substances nocives sont très dangereuses car elles se concentrent à chaque maillon de la chaîne alimentaire : elles présentent donc un risque, non seulement pour les poissons carnivores, mais aussi pour l'homme.
Mais les menaces qui pèsent sur le monde piscicole ne s'arrêtent pas là :
1 Les barrages, en interdisant l'accès aux zones de reproduction, limitent progressivement le renouvellement naturel des stocks. Le libre-parcours du poisson n'est plus qu'un souvenir...
2 L'érosion du lit des rivières détruit des zones de frai et de grossissement pour les poissons.
3 L'augmentation des prélèvements à des fins agricoles, industrielles et domestiques pèse très lourd sur la quantité de la ressource en eau disponible pour les cours d'eau.
4 Les centrales thermiques ou nucléaires peuvent être à l'origine du réchauffement de la température moyenne de l'eau. Les espèces vivant dans les eaux fraîches voient leur zone d'habitat se réduire à mesure que la température augmente.
5 L'assèchement des zones humides détruit des lieux de reproduction et des abris naturels, postes de repos ou de refuges pour de nombreux poissons.
6 La surpêche, qu'elle soit professionnelle ou amateur, menace les espèces les plus prisées.
Depuis le XVIIIe siècle, des contraintes,de plus en plus nombreuses et souvent de plus en plus lourdes, se sont imposées au milieu aquatique.
Pour tenter de lutter contre ces menaces et préserver ainsi nos ressources piscicoles, de nombreuses actions ont été engagées :
D'importants progrès sont observés dans le domaine de la dépollution et de l'assainissement.
Progressivement, les cours d'eau s'ouvrent à nouveau à la remontée des poissons migrateurs. Depuis 1996, l'Adour est classé "axe bleu" c'est-à-dire axe migrateur prioritaire.
Des passes à poissons sont installées sur les barrages et les seuils : ces aménagements ont apporté d'importants progrès pour l’accès aux frayères des torrents pyrénéens. Les poissons migrateurs ont pu reconquérir certaines rivières, mais l'équipement doit être poursuivi afin que les obstacles à la remontée des poissons soient de moins en moins nombreux.
La pêche fait désormais l'objet d'une réglementation très stricte
La Fédération de Pêche organise des programmes de repeuplement.
Des réserves naturelles sont créées afin de protéger les milieux aquatiques, et plus particulièrement les zones sensibles. Depuis 1996, la protection de l'habitat de la Truite fario est assurée par un arrêté de protection de biotope, en vigueur sur la majeure partie de l'Adour et de ses affluents, depuis ses sources jusqu'aux portes de Tarbes.
Des lacs-réservoirs sont aménagés pour soutenir les basses-eaux.
Des politiques sont menées en faveur des économies d'eau : on impose une limitation des prélèvements agricoles et industriels. On éduque, on sensibilise, on communique... dans l'espoir que se développe une prise de conscience générale.
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Dans la vallée de Campan, l'abondance des sources, des torrents et des ruisseaux, a permis aux hommes de constituer un véritable réseau de canaux et de rigoles qui participe au maintien des populations locales de truites.
Parfois longs de plusieurs kilomètres, difficile d'imaginer l'ampleur du travail qui fut nécessaire, autant pour la construction de ces canaux que pour leur entretien...
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