Vous arrivez après un chemin au bord d'un ru devant une roche.
Imaginez le jeune Chateaubriand venant ici 2 siècles plus tôt y faire un somme et s'adonner à la rêverie.
Face à lui, le marais face à lui était en eau que les chaudes journées estivales transformaient en une brume, propice aux songes.
C'est ici qu'il aura la vision de la druidesse Velléda, figure romantique des "martyrs".
"Les soldats m'avertirent que depuis quelques jours une femme sortait du bois à l'entrée de la nuit, montait seule dans une barque traversait le lac, descendait sur la rive opposée, et disparaissait.
Caché parmi les rochers, j'attendis quelques temps sans rien voir apparaître. (...) Je découvre un esquif suspendu au sommet d'une vague ; une femme le conduisait ; elle chantait en luttant contre la tempête, et semblait se jouer dans les vents ; on eût dit qu'ils étaient sous sa puissance, tant elle paraissait les braver. (...) Bientôt elle touche la rive, s'élance à terre, s'enfonce dans le bois. (...) Elle passa près de moi sans me voir. Sa taille était haute ; une tunique noire, courte et sans manches, servait à peine de voile à sa nudité. Elle portait une faucille d'or suspendue à une ceinture d'airain et elle était couronnée d'une branche de chêne. La blancheur de ses bras et de son teint, ses yeux bleus, ses lèvres roses, ses longs chevaux blonds qui flottaient épars, annonçait la fille des gaulois, et contrastaient par leur douceur avec sa démarche fière et sauvage. Elle chantait d'une voie mélodieuse des paroles terribles et son sein découvert s'abaissait et s'élevait comme l'écume des flots." (extrait des Martyrs)