Lucien Carteret est né à Perrogney en 1865. Cantonnier de son état, il figure sur les listes affouagères de Saint-Loup de 1900 à 1916.
Dès 1914, vu son état de santé, il demande à être inscrit sur la liste d'assistance médicale gratuite de la commune. Le conseil municipal accepte en raison du bien-fondé de sa requête et de sa situation pécuniaire précaire. Ses factures de soins à l'hôpital de Langres sont réglées par la Commune.
En avril 1916, il est hospitalisé définitivement. Célibataire, il n'a pas de famille pour s'occuper de lui, et la retraite n'existe pas.
Le 20 novembre 1916, il meurt à l'hospice de Langres.
La Commune de Saint-Loup est « légataire universel ». Elle reçoit, dans le cadre de la succession Carteret, un legs de 6030 francs sous forme de titres de rente. Cette importante somme à l'époque sert à régler une grande partie des travaux destinés à la réfection de la fontaine publique du haut du village. Elle devient la « fontaine-lavoir Carteret » en 1921.
Un mystère demeure : l'origine des titres de rente de Lucien Carteret ? Héritage ? Donation ? Titres au porteur ? Les archives notariales, concernant ce legs, ayant moins de cent ans, ne sont pas consultables actuellement.
Une chose est certaine : personne n'en connaissait l'existence puisque la commune assumait la charge complète de Lucien Carteret en tant qu'indigent !