Elevée à l’emplacement d’un ancien hôpital affecté aux enfants trouvés, cette église, oeuvre des frères Vallon a la particularité d’avoir le transept et les bas-côtés reliés, son plan s’inscrivant dans un rectangle et non une croix. Elle abrite deux oeuvres particulièrement remarquables : tout d’abord un retable du XVIe siècle, représentant l’Assomption de la Vierge, initialement placé dans la chapelle du palais comtal (jusqu’à sa destruction en 1785), ce qui expliquerait que les apôtres soient vraisemblablement représentés sous les traits des premiers membres du parlement de Provence. La seconde oeuvre maîtresse n’est autre que l’Annonciation, un triptyque de la première moitié du XVe siècle, attribué à Barthélémy d’Eyck. Son commanditaire, Pierre Corpici, drapier officiel du roi René d’Anjou souhaitait qu’il orne son autel funéraire, dans la cathédrale Saint-Sauveur ; mais les aléas de l’histoire n’ont laissé ici que la partie centrale, qui reste malgré tout un chef d’oeuvre de la Renaissance flamande par sa composition et ses multiples détails insolites. C’est dans cette église que fût célébré en 1772 le mariage de Mirabeau et d’Emilie de Covet-Marignane.