A partir du Ve siècle, certains temples païens firent place aux premiers édifices chrétiens. À Aix, ce fut à l’emplacement d’un temple dédié au dieu solaire Apollon (Phébus) qu’un oratoire chrétien fût construit, puis transformé en église et réaménagé à plusieurs reprises au gré des besoins. Les multiples invasions qui secouèrent la Provence du VIIIe au Xe siècle eurent raison de l’édifice qui fut entièrement détruit. En 1057, à l’appel de l’archevêque d’Aix Rostagnus, les fidèles reconstruisent l’église ainsi que l’antique oratoire, visible encore de nos jours sous le nom de la Sainte Chapelle et dont le baptistère est sans doute un des plus anciens de la chrétienté en Provence.
A l’église romane viendront ensuite s’ajouter le magnifique cloître au XIIe siècle, témoignant ainsi d’un renouveau spirituel et d’un retour à la vie communautaire puis une nef de pur style gothique provençal, achevée en 1316, accompagnée au XVIIe siècle d’une nef baroque. Parmi tous les joyaux que recèle cette cathédrale, il en est un qui retient particulièrement l’attention : le prestigieux triptyque du Buisson ardent, peint en 1476 par Nicolas Froment, pour la chapelle funéraire du roi René, les représentant avec la reine dans une composition hautement symbolique évoquant le mystère de la virginité de la mère de Jésus. Ce chef d’oeuvre, restauré récemment, se trouve dans son écrin de la chapelle Saint-Lazare restaurée également pour l’occasion afin de protéger ce trésor
reconnu comme l’un des plus illustres tableaux de l’Europe du XVe siècle. Il en est de même des splendides portes sculptées de 1508 à 1510 par Jean Guiramand, qui représentent les Sibylles, annonciatrices de la venue du Christ, protégées derrière des contre-portes, mais visibles une ou plusieurs fois par jour.