Saint Mitre est le saint tutélaire d’Aix-en-Provence. Cet esclave volontaire, converti au christianisme, fut décapité au IVe siècle par son maître, le prêteur romain Arvandus. Selon la légende, le martyr sitôt exécuté, ramassa sa tête et l’enserra dans ses bras. Cette particularité fait de lui un saint « Céphalophore » (porteur de tête), fréquemment représenté sa tête dans les mains. Ses reliques, d’abord déposées dans le cimetière de la Seds rejoignent ensuite la cathédrale Saint-Sauveur où son tombeau est encore visible. La chapelle Saint-Mitre-des-champs, quant à elle, est à l’endroit présumé où Saint-Mitre travaillait jadis les vignes de son maître. Elle aurait été érigée en 1657, suite à un événement singulier : la comtesse de Carcès passant devant l’oratoire élevé en souvenir du Saint fut arrêtée brutalement par son attelage : les chevaux refusaient de fouler la tête sculptée qui se serait détachée de la statue du Saint. En 1864, une chapelle fut construite à côté de celle d’origine, reconvertie en grange, après sa vente comme bien national à la Révolution. Les deux colonnes gallo-romaines qui furent utilisées en remploi y sont toujours visibles. D’importantes rénovations ont rendu son charme à cette chapelle néo-romane modeste, certes, mais dont l’histoire nous fait toucher du doigt les origines de la ville d’Aix, voire de la religion en Provence.