L'histoire d'Andenne commence véritablement vers 692, lorsque Sainte Begge, aïeule de Charlemagne, fonde un monastère mérovingien comportant sept églises à l'emplacement de l'actuelle Place du Chapitre.
Au 11ème siècle, le monastère se transforme en un Chapitre séculier. Ainsi le monastère primitif devient un Chapitre Noble à prédominance féminine.
En 1762, les sept églises étaient dans un tel état de délabrement que l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche décide de les raser et de les remplacer par un seul sanctuaire. C'est Laurent-Benoît Dewez, architecte officiel du gouverneur Charles de Lorraine, qui est chargé de dresser les plans du nouvel édifice : une collégiale néoclassique. La construction ne dure que 5 ans (1770-1775) et le plan du bâtiment comprend : trois nefs de cinq travées, un haut transept saillant terminé par des absides à trois pans et un choeur de trois travées à chevet polygonal. Au chevet, on trouve l'élément le plus caractéristique de la collégiale andennaise : une grande tour carrée divisée en quatre niveaux par des bandeaux saillants, percée sur chaque face d'une grande ouïe en plein cintre et coiffée d'une toiture en cloche.
La façade comporte deux niveaux : le rez-de-chaussée rythmé par des pilastres ioniques et le premier étage d'ordre corinthien encadré par les balustrades. Le tout est ponctué de nombreuses niches et percé de fenêtres. Au sommet, un large fronton triangulaire mouluré vient terminer la composition de la façade.
L'intérieur de la collégiale est de style Louis XVI, peint en blanc, éclairé par les fenêtres en plein cintre des collatéraux, du transept et du chœur. Dans le vaisseau, vous remarquerez les arcades en plein cintre, les piliers cantonnés de pilastres à chapiteaux composites, l'entablement mouluré qui sépare les étages, les voûtes d'arêtes dans les collatéraux et la fausse coupole à la croisée du transept.
Plusieurs éléments de mobilier liturgique ancien ont été conservés: un lutrin au griffon du 16ème siècle, des stalles du 17ème siècle, des confessionnaux et une chaire de vérité du 18ème siècle ainsi que des tableaux des 17ème et 18ème siècles dont Le Massacre des Innocents de Finsonius de Bruges (1615).
Dans une absidiole, à gauche de l’autel majeur, ne manquez pas le célèbre tombeau de Sainte-Begge. Ce tombeau est orné de figurines gothiques du 14ème siècle. Très rapidement après la mort de Begge, sa sépulture devient un lieu de pèlerinage très fréquenté.
La Sainte est spécialement invoquée pour la guérison des hernies et de diverses infirmités de l’enfance. Près de son tombeau, les mères avaient l'habitude de déposer leurs jeunes enfants sur la dalle funéraire avant de les faire glisser trois fois autour de la croix pour les guérir de leurs maux. Aujourd’hui, le rite a quelque peu changé, mais la dévotion à la Sainte reste intacte. En témoigne, l’habitude de déposer les chaussures des jeunes enfants près du tombeau pour qu’ils apprennent à marcher plus rapidement.
Au Musée et Trésor de la collégiale sont exposés orfèvreries, textiles, sculptures, peintures, manuscrits et monuments funéraires, héritage de siècles de piété et de dévotion et témoins de la puissance de l’abbaye. Une pièce d’exception : la châsse renaissance de Sainte Begge.
Information : La collégiale Sainte-Begge est membre du réseau Églises Ouvertes, l'édifice est donc ouvert toute l'année de 9h à 18h. Merci de veiller à ne pas perturber les offices religieux lors de vos visites.