Vous êtes ici devant l’église Saint-Maclou, dont la première pierre fut posée en 1877. La construction de cette dernière est lancée afin de remplacer l’église de la Trinité, alors située à l’emplacement de l’actuel hôtel de ville. Cette église, dont les parties les plus anciennes datent du 15ème siècle, est devenue trop vétuste et trop petite avec le temps.
L’église de la Trinité a en effet était affaiblie au XVIème durant les Guerres de Religion. En décembre 1566, elle va servir d’abri aux Protestants fuyants vers Tournai. Pourchassés depuis Lille par les troupes catholiques du Duc D’Albe, les Protestants vont trouver refuge dans l’église de la Trinité, se pensant ainsi en sécurité. Mais devant leur refus de sortir de l’église, les troupes catholiques décident de mettre le feu à l’église, forçant les Protestants à monter dans le clocher de l’église. Nombre d’entre eux vont alors choisir de se jeter dans le vide pour échapper au feu et aux catholiques. On estime le nombre des victimes à environ 150 personnes durant cet épisode tragique de l’histoire de notre ville.
Aujourd’hui, cet épisode est commémoré le deuxième dimanche de septembre durant la fête des Berlouffes. En fin de journée après un immense vide-greniers, des poupées en chiffon, appelées Berlouffes, sont jetées à la foule amassée aux pieds de l’église depuis son clocher.
L'architecte Charles MAILLARD, l'un des plus prestigieux architectes tourquennois du XIXème siècle, est choisi pour la construction de Saint-Maclou. Nous lui devons par exemple l'Hôtel de Ville de Tourcoing ou le superbe Musée des Beaux-Arts de Tourcoing. Il construisait avec un éclectisme ce qui faisait l'admiration de ses contemporains : « tous les styles lui étaient familiers et il arrivait toujours à les agencer de manière convenable ». C'est dans cet esprit qu'il traita l'architecture religieuse, qu'il considérait d'ailleurs comme sa véritable spécialité. Il restaura ou construisit plus de 125 églises et chapelles de la région, on lui doit notamment : la flèche de Notre-Dame des Anges à Tourcoing (1859), l'église Saint-Martin à Bousbecque...
À la suite d’un important chantier de restauration qui toucha en particulier la charpente et les vitraux, l'église obtient, en 2005, le Ruban du Patrimoine, qui distingue les communes ayant réalisé des opérations de rénovation ou de mise en valeur de leur patrimoine. Car Charles Maillard n’est pas le seul artiste de renommée à avoir travaillé pour Saint-Maclou. L’autel en marbre blanc de Carrare a été réalisé par le sculpteur anversois Verlinden (qui recevra deux médailles à l’Exposition Universelle de d’Anvers en 1885 pour cette œuvre) et les vitraux sont du maître-verrier Ernest Haussaire.
Saviez-vous que les tapis Saint-Maclou devaient leur nom à cette église ? En effet, à sa création, au début des années 1960, l’entreprise de Gonzague Mulliez est installée à quelques mètres de l’église. L’entrepreneur s’inspirera du nom de l’église pour son entreprise.
L'église Saint-Maclou est fermée pour travaux jusqu'à nouvel ordre.