«... Un jour, il y eut moins de loups, on ne sut d'abord pas pourquoi, mais bientôt on se rendit compte qu'il y avait pire et qu'un fabuleux animal, venu d'on ne sait où et jusqu'alors invisible, les effrayait eux‐mêmes. Ils avaient été dévorés ou s'étaient enfuis vers d'autres climats. Alors on trembla davantage, car on ne savait à quel monstre on avait à faire. Il rugissait tantôt dans les bois de Forment, tantôt dans celui de Maigre‐Fontaine, tantôt jusqu'au Mont Moyen, tantôt dans les gorges de la Vingeanne, tantôt au Mont Armet et même au Val des Frais... Cependant, les craquements dans les forêts, les rugissements eux‐mêmes n'étaient pas le pire. Le plus effrayant était le ronflement entendu dans les airs car la bête volait aussi bien qu'elle marchait... On reconnaissait sur un pré les ossements d'un veau, une jeune fille était trouvée morte sur un sentier, ayant subi tous les outrages. La bête était avide de chair fraîche, faisait ses délices de celle des hommes et encore plus de celle des femmes... Les fermes isolées, la Salle, la Thuillière, Servin, la Dhuis et les autres ne cessaient de la redouter... ».
A ne pas manquer : les auges d'eau vive sur le circuit et les halles au centre du village.
La Vingeanne est constituée par la réunion de deux ruisseaux : ‐ Au Nord, la source de Combe Royer, seul "canyon" haut‐marnais creusé par l'eau dans les terrains calcaires. Elle est considérée comme la source géographique "officielle". ‐ Au Sud, l'autre source est mentionnée sur la carte IGN. En mai, un tapis d'ail des ours vous accompagnera tout au long de votre découverte. Le sentier est, en effet, couvert des étoiles blanches de l'ail ainsi que de son parfum étourdissant... La légende : Au temps des croisades, ce vallon sauvage était le lieu de promenade d'un seigneur d'Aprey et de son épouse Jeanne. Le bonheur cessa à la mort de Jeanne. Le jeune homme aimait à revenir en ces lieux où il se rappelait : "Là, vint Jeanne". J‐G. Gigot, ancien archiviste départemental, conteste cette origine dans les CHM (n°39). Selon lui, le nom de la rivière, connu à l'époque carolingienne, viendrait de Vindogena, rivière blanche.