Cette église appartenait à une communauté de moines bénédictins installés dans ces lieux depuis 1064. Elle a été reconstruite entre 1696 et 1703, en seulement six ans. A la Révolution française, les moines sont chassés. L'église sert d'église constitutionnelle puis de lieu de culte à la déesse Raison. C'est ainsi qu'elle échappe aux destructions révolutionnaires.
Devenue cathédrale, elle subit un incendie en 1859 qui embrase sa charpente et détruit tout son mobilier. Une commission d'experts, dont Viollet-le-Duc, décide de sa restauration car elle est un exemple représentatif de l'architecture religieuse de Louis XIV. On profitera de ces travaux pour agrandir l'édifice en créant de nouvelles chapelles, notamment dans son déambulatoire. Aujourd'hui, cette église présente un plan basilical en forme de croix latine et offre un chœur profond aussi long que sa nef. Son décor de style classique reprend des éléments de l'antiquité grecque et romaine : pilastres cannelés, chapiteaux corinthiens, frises aux délicats rinceaux... On notera en particulier la diversité des têtes d’anges disposés aux sommets des piliers dont l’attitude est différente à chaque travée. Avancez vers la croisée du transept.
Depuis quelques années, le chœur de l'église s'est enrichi d’œuvres contemporaines de Goudji, artiste originaire de Géorgie. Certaines œuvres de cet orfèvre, qui n'hésite pas à marier les métaux précieux à la rudesse de la pierre, sont classées patrimoine mondial de l’Unesco. Les croisillons du transept sont ornés de grisailles, peintures en trompe-l’œil dues à Martin Geeraerts. Dans le croisillon nord, elles évoquent la Passion du Christ tandis que celles du croisillon sud montrent des scènes de la vie de la Vierge. Dans la sacristie, une crucifixion complète cet ensemble.
Empruntez le déambulatoire pour rejoindre la chapelle axiale.
Vous vous trouvez devant le tombeau de Fénelon, réalisation du sculpteur David d'Angers. François de Salignac de la Motte Fénelon, né dans le Périgord en 1651, poursuit de longues études à Paris et devient le précepteur des petits-enfants de Louis XIV. Il est choisi par le roi, en 1695, pour être l'archevêque de Cambrai. Fénelon possède une forte personnalité aux dons les plus variés : écrivain, théologien, théoricien adepte du quiétisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages comme la Maxime des Saints, de nombreux sermons ou un traité sur l'éducation des jeunes filles. Cependant, les aventures de Télémaque lui doivent sa disgrâce. Il meurt à Cambrai le 7 janvier 1715. Enterré dans la cathédrale gothique, sa sépulture était d'une grande simplicité. Elle présentait une pierre tombale surmontée d'un buste réalisé par Jean-Louis Lemoine, aujourd’hui au musée. Cette sépulture est profanée à la Révolution française. C'est à la demande de Napoléon Ier, grand admirateur de Fénelon, que ce tombeau est construit en 1824. David d'Angers, Grand Pprix de Rome et élève du peintre David, est chargé de son exécution. S'inspirant du buste funéraire, il présente l'archevêque allongé sur un sofa, regard tourné vers le ciel. Il semble implorer la protection divine sur son diocèse. Trois bas-reliefs situés dans la partie basse du tombeau illustrent quelques épisodes de la vie de Fénelon. On le voit ramener une vache égarée à un couple de paysans, soigner des soldats blessés lors de la Bataille de Malplaquet et instruire le jeune duc de Bourgogne. En rejoignant le croisillon sud, vous pourrez admirer l'icône Notre-Dame de Grâce.
Longtemps attribuée à saint Luc l'évangéliste, cette icône byzantine fut offerte au représentant du Pape lors du Concile de Constance (1414-1418). A sa mort, elle revint à son secrétaire, Fursy de Bruille, chanoine de la cathédrale de Cambrai, qui la légua à la cathédrale en 1450. Depuis, elle fait l'objet d'une grande vénération, notamment à l'occasion de la procession du 15 août. L'histoire raconte que Bernadette Soubirous a reconnu en elle la vierge qui lui était apparue à la grotte de Lourdes. L’icône est une vierge de tendresse. D'un geste maternel, Marie tient contre elle l'enfant Jésus qui joue avec son voile. Son habitacle reproduit la forme du clocher de l'ancienne cathédrale de Cambrai. Avant de sortir de l’église, vous remarquerez la chaire, les fonds baptismaux et le buffet d’orgue qui ont été réalisés en 1897 par Alexis Buisine. Ce sculpteur d’origine lilloise fit de nombreux dans la région, mais également en Angleterre et même en Chine.
Poursuivez sur l'avenue de la Victoire jusqu'à la rue du 11 Novembre en direction du Beffroi.
33 Rue Guillaume du Fay 59400 Cambrai