Les anciens moulins à eau, tapis dans le creux des rivières, sont nombreux dans la vallée. Il en était
recensé près de 35 sur les 92 kilomètres de rives du petit Morin, servant jusqu'aux années 50 à moudre le grain pour fabriquer du pain.
Certains moulins étaient utilisés pour broyer le gypse répandu dans nos collines, ou des écorces pour le tannage. Ils sont apparus au XVIIIe siècle et se blottissent généralement au fond des vallées, où l'eau coule à volonté ; même si le débit n’est pas très important, cela suffit pour écraser le grain.
La grande roue à aubes - d'après la fosse où elle était installée - pouvait mesurer 12 pieds de diamètre, en
contrebas d’une retenue d'eau (qu'on appelait alors le "gour", ou "l'écluse"), car le débit du petit Morin ne
permettait pas de fonctionner sans discontinuer. Il fallait en effet accumuler assez d'eau avant d'ouvrir la vanne et faire travailler le moulin. Si les débits sont trop variables, une retenue d’eau est construite, permettant d’avoir une réserve utilisable à volonté ; certains ont été équipés d'une conduite forcée, pour donner plus de puissance.
Malgré les guerres et leurs drames, la vie continuait pour les meuniers, indifférents aux troubles et aux guerres qui secouaient le pays. Début 1900, certains meuniers installent « le blutoir » pour tamiser la farine, car les vieux moulins à meules de pierre, au lieu d'écraser le grain comme les cylindres, le décortiquent.
Route de la Ferté 77640 Jouarre