Au pied des collines, le long d’une voie antique qui longeait le Revermont, l'ancien bourg fortifié de Meillonnas possède encore une partie de son château et de son enceinte. Il doit sa renommée à la faïence qu'on y fabriquait aux XVIIIe et XIXe siècles.
Le château a probablement été construit vers 1350 par le fils d’Humbert de Corgenon, bailli de Bresse. Du XVe au XVIIIe siècle, il appartient aux La Chambre-Seyssel, famille savoyarde qui le vend en 1740 à Nicolas de Marron, oncle du fondateur des faïenceries. Car depuis l'époque gauloise, Meillonnas est associé à la fabrication de céramiques (""In villa Mellionaco""... Mellona = domaine gallo-romain), car les argiles du secteur sont d'une excellente qualité. A la fin du XVIe s., une terre vernissée, le « service vert », est diffusé dans toute la région et au-delà de Lyon. De la poterie commune et utilitaire fabriquée dans les tupinières (tupin = pot), on bascule à la ""fabrique en fayance"" fondée en 1760 par la famille Marron, dans son château. La proximité du cours d'eau local, le Sevron, participant à cette activité. Les Marron seront propriétaires du château jusqu’en 1839 et la production de faïences cessera quelques années plus tard. Les plus belles pièces sont aujourd'hui visibles au musée du Revermont à Cuisiat et au musée de Brou à Bourg-en-Bresse. A noter que les plaques des rues sont en faïence !
L’église Saint-Oyen fut en grande partie reconstruite aux XVIIe et XIXe siècles mais la chapelle Notre-Dame témoigne de son passé médiéval. Elle fut fondée par le chevalier Jean de Corgenon en 1382, ainsi que l'atteste l'inscription gravée sur la clé de voûte. Il avait alors commandé des fresques pour la décorer, lesquelles sont aujourd'hui toujours visibles et constituent l'ensemble le plus complet du département (classées MH). D'inspiration italienne, l'artiste est resté anonyme mais on y retrouve aisément l'influence de Giotto. A l'extérieur, le clocher est coiffé d'un dôme ""à l'impériale"".
Meillonnas possède quelques belles maisons anciennes, dont certaines à colombages, tel l’ancien presbytère en face de l’église. Il existe même une ""rue des colombages"". Egalement, trois maisons fortes ""hors les murs"", chemin de Beauregard, datées du XVIe siècle, c’est-à-dire au moment de la construction de la deuxième enceinte (la première datant du XVe).
A voir aussi à proximité du château, le parc Balland, traversé par le Sevron où l'on découvre une petite chute d'eau : un véritable havre de paix des plus romantiques. Et de-ci, de-là, des oeuvres d'art garnissent les espaces verts : réalisations des amis artistes de Roger Vailland, dont la maison est à voir dans la rue qui porte son nom depuis 1989 (tombe dans le cimetière communal).
Situé en bord de route, un petit bâtiment que l’on peut assimiler à une gloriette, se trouvait originellement à l’angle des routes de Viriat et de Treffort. Mais gênant la circulation, il a été déplacé. Il est à rattacher à la maison visible au fond du parc, maison du XIXe de style colonial réunionais. Sur cet île, on donne le nom créole de « Guétali » à ce type de construction, ce qui signifie ""regarde le"". C'est donc un petit pavillon d’angle qui sert à regarder ce qui se passe dans la rue sans être vu !
Bourg-en-Bresse Destinations - Office de tourisme - 15/07/2024
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Roger VAILLAND (1907 à Acy-en-Multien/Oise - 1965 à Meillonnas)
Ecrivain, essayiste et grand reporter.
Etudes : hypokhâgne puis licence de lettres à la Sorbonne. Il est embauché en 1928 comme journaliste à Paris-Soir et devient le cofondateur de la revue Le Grand Jeu, auquel participent René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte et le peintre Joseph Sima. Ce mouvement tente d’accéder au monde surréel, là où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire se rejoignent. Il découvre le goût du dérèglement des sens, des drogues et des amours féminines et masculines. Il est anticonformiste.
Roger Vailland côtoie le Paris culturel de l’époque : Prévert, Cocteau, Gide, Aragon, Queneau, Robert Desnos… Reporter, il parcourt divers pays dont il fera des récits détaillés. Il publie deux grands romans-feuilletons en 1932-33 : Leïla et La Visirova.
Fin 1940, la guerre et son métier de journaliste le mènent cours Gambetta à Lyon où Paris-Soir s'est replié. Il vit mal cette époque de latence, brasse beaucoup de projets et en 1942, après une cure de désintoxication, il s'engage dans la Résistance aux côtés des gaullistes puis des communistes. La guerre est le catalyseur qui va libérer Vailland de l’angoisse de l’écriture.
Recherché par la Gestapo et désireux de se retirer au calme pour écrire son roman ""Drôle de jeu"", il s’installe en juin 1942, au château Marion, un peu à l’écart de Chavannes-sur-Reyssouze (Bresse). À la fin de la guerre, il reprend son métier de journaliste et est correspondant de guerre pour divers journaux. ""Drôle de jeu"" paraît à la Libération et recevra le prix Interallié en 1945. Il n'écrit plus que pour des journaux progressistes : il participe à la belle aventure du journal Action et collabore aussi à Libération ou La Tribune des nations. Il s’essaie au cinéma comme dialoguiste, un parcours qui l'amènera à travailler avec Roger Vadim vers la fin de sa vie.
En 1951, il s'installe avec Elisabeth Naldi (rencontrée fin 1949) à La Grange aux Loups au hameau des Allymes, près d’Ambérieu-en-Bugey. Loin des intellectuels de gauche parisiens, il découvre la vie des ouvriers et des paysans. Elisabeth et Roger vivent dans une certaine austérité les années les plus heureuses de leur vie. En 1954, Roger et Élisabeth se marient et s’installent dans une maison du centre de Meillonnas.
Il écrit une série de romans engagés : ""Les mauvais coups"" (1948), ""Bon pied bon œil"" (1950), ""Beau masque"" (1954), ""325 000 francs"" (1955). Toute sa vie, Roger Vailland aura rejeté les contraintes et aura cherché avec une désinvolture élégante, à connaître le bonheur : une pratique hédoniste qui le marginalise. Il obtient le Prix Goncourt en 1957 avec ""La Loi"". Il meurt à cinquante-sept ans d’un cancer du poumon. Il repose dans le cimetière de Meillonnas.
Une des médiathèques de Bourg-en-Bresse porte son nom et celui de sa femme Elisabeth.
Accessible avec poussette