Le chemin des Eaux bleues et de la Pierre tournante

Le moulin est alimenté par une source puissante issue du coteau de la Héraye, et dont le débit important pouvait faire mouvoir 2 paires de meules et fonctionnait avec une roue "par dessus", c'est à dire avec une arrivée d'eau à son sommet. Ce moulin fournissait de très bons rendements. Il ferma en 1932. Le fond du bassin est tapissé d'herbes aquatiques qui , par un beau soleil le teintent de vert émeraude et lui donnent son nom des "eaux bleues". Une légende est liée à ce bassin : Agnès, fille d'un sire de Beaugency, attendait en vain Loys de Baule, parti pour la croisade. Son père voulu la marier à un autre, la belle refusa, son père lui imposa le couvent. Or, un jour, arriva un pélerin prtant la croix de terres Sainte. C'était Loys. Tentation terrible. Un soir de printemps, Loys l'emmena en barque jusqu'au milieu des eaux bleues et voulu la convier à l'amour terrestre. Elle refusa, éperdue, implorant la miséricorde divine. Alors, le ciel s'évanouit, laissant passer l'archange qui lui apportait la palme des vierges martyres. Et le lendemain, on trouva les deux corps couchés sous les herbes des eaux qui depuis ce jour, sont devenues bleues comme le ciel.

C'est à cet endroit que se rejoignent deux cours d'eau : celui qui provient des Fontenils et le "Lien". La nappe de Beauce, dont le niveau est supérieur à celui de la Loire, se manifeste par de nombreuses sources, qui jaillissent au bas du coteau. On en dénombre quinze. L'une d'elles, située dans la vallée des Buis, au lieu dit "la fontaine des Bergers", donne naissance au Lien qui traverse le village en recueillant au passage, l'eau de diverses sources, notamment celles des Grouats, des bassins des Boutures et des Fontenils, avant de poursuivre son cours jusqu'à la Loire, qu'il rejoint à Avaray.

Vestige du néolithique, ce dolmen est aussi appelé « la Pierre tournante ». Sa table d’environ 4 mètres de long et d’une épaisseur de 50 cm est portée par plusieurs pierres. Sa légende raconte qu’une fois par siècle, le soir de Noël, pendant que sonnent les douze coups de minuit, le dolmen se met à tourner et la terre s’entrouvre. Elle dévoile alors un magnifique trésor que l’on peut saisir à l’aide d’une poêle à long manche.

Le bassin de la Guizarde, fournissait une force suffisante pour mettre en mouvement, un moulin à plusieurs paires de meules. Au sortir du moulin, la Guizarde verse ses eaux dans le Lien, dont elle double, et au delà, le volume. C'est le dernier moulin de Tavers qui a tourné, puisqu'en 1958, il continuait à livrer de la farine aux boulangers de Beaugency et de Lailly-en-Val notamment. Le lavoir de la Guizarde fut très fréquenté jusque dans les années soixante. Rien de ce qui se passait dans le pays n'était ignoré ici. Avant l'installation des selles, c'est la grosse pierre qui faisait office de planche à laver. Par ailleurs, les abords servaient aussi d'abreuvoir pour les vaches.