UNESCO Global Geopark Famenne-Ardenne : Géobalade de Hotton

Délimitée par l’Ourthe et le bief du Moulin (bras stagnant de l’Ourthe), l’île de l’Oneux est une parcelle de six hectares ceinturée par de grands peupliers et située en plein centre de Hotton. Le sol parfaitement plat de cette île correspond aux dépôts des sédiments charriés par l’Ourthe, ce que les géologues appellent des alluvions. Cette île accueille une grande partie de l’activité récréative et culturelle du village. Traversez l’île vers le sud-est jusqu’à la seconde passerelle qui ici enjambe l’Ourthe. La passerelle franchie, traversez la route et poursuivez tout droit sur un petit chemin en direction du parc communal. Prendre le chemin qui monte sur le haut du parc (30 m de dénivelé).

Pour votre premier géosite, partez à la rencontre de l’arboretum du parc communal de Hotton et de sa tour d’observation. Ce parc se situe en rive gauche de l’Ourthe et en bordure du village de Hotton. C’est un espace boisé où vous découvrirez bon nombre d’essences forestières différentes agrémenté d’une aire de pique-nique. Si vous ne souffrez pas de vertige, ne ratez sous aucun prétexte l’ascension de 7 mètres de l’escalier en colimaçon situé au centre de la tour du parc communal. La tour idéalement située sur les derniers bancs de calcaire de la Calestienne surplombe naturellement la vallée de l’Ourthe et la dépression de la Famenne. Le point de vue du sommet de la tour est ainsi un des plus aériens qu’il soit possible de trouver sur la Calestienne et offre une superbe vue sur les villages de Hotton et de Melreux mais aussi sur la dépression de la Famenne et le Condroz (à l’arrière-plan).

La carrière de l’Alouette est une ancienne exploitation sur le territoire du village de Menil-Favay dont l’activité remonterait à 1899. Contrairement aux autres carrières de la région qui exploitent le calcaire, celle-ci exploitait un niveau de grès parfois très dur (quartzite) eifelien sur une vingtaine de mètres d’épaisseur. Cette extraction a sans doute initialement servi pour la production de moellons de construction, bruts ou équarris que l’on retrouve dans les bâtiments du village de Ménil Favay. L’exploitation produisait également des granulats pour route ainsi qu’en témoignent les vestiges des installations de concassage encore partiellement visibles sur site. Après l’arrêt de l’exploitation, la carrière a été acquise par la commune de Hotton (1983) et servi quelques temps de décharge (1985). Depuis 2012, le site est officiellement une réserve naturelle domaniale (RND). La faune et la flore y sont protégées. Il est interdit de cueillir des fleurs. La quiétude du lieu doit être respectée. Des moutons et chèvres sont régulièrement en pâture sur ce site. Ils désherbent de façon totalement naturelle et maintiennent de la sorte la biodiversité du site. La carrière marque le contact avec les roches calcaires qui sont déjà visibles sur le front nord de l’exploitation. Cette position de contact entre d’une part des grès dont le minéral principal est le quartz et d’autre part des calcaires dont le constituant majoritaire est la calcite serait entre autres à l’origine de la présence d’une flore exceptionnelle, notamment pour son peuplement très riche en orchidées. Le site abriterait aussi divers reptiles et pas moins de 34 espèces différentes de papillons diurnes. La carrière surplombe la vallée de l’Agauche et une partie des déblais d’exploitation dévie le cours d’eau et masque une perte en liaison avec la rivière souterraine de la grotte de Hotton.

La grotte de Hotton a été fortuitement découverte en 1958 dans le front de taille occidental de la carrière de Hampteau à la suite d’un tir de mine qui trépana une galerie souterraine richement concrétionnée. Cette porte d’accès à un immense réseau souterrain marque le début d’une longue aventure d’explorations spéléologiques et d’études scientifiques qui conduisit à la création d’une société pour l’exploitation touristique d’une partie du réseau de la grotte. Cela nécessita l’ouverture sur le plateau d’une nouvelle entrée et à la fermeture de la carrière qui en démolissait les plus belles salles. La grotte de Hotton comporte actuellement 5 km de galeries et a une dénivellation de 70 m, elle est parcourue d’une rivière souterraine. L’eau de cette rivière provient de plusieurs pertes alignées sur le plateau au voisinage des hameaux de Verdenne, Marenne et Menil-Favay pour ressortir au niveau de l’Ourthe. Ce type de système karstique avec plusieurs pertes alimentant une circulation souterraine est ce qu’on apelle un système pertes-résurgence. Les explorations dans la grotte sont toujours en cours et buttent actuellement sur un huitième siphon. La grotte comporte plusieurs niveaux superposés, le plus bas est traversé par la rivière et les niveaux supérieurs sont riches en concrétions très variées.

À deux pas de la grotte, le jardin de la Calestienne, d’accès libre, présente la flore calcicole caractéristique de la Calestienne. Ce parcours permet de rejoindre le sommet de la carrière de Hampteau d’où l’aventure de la grotte de Hotton débuta. Il offre un point de vue remarquable sur la vallée de l’Ourthe qui traverse en cluse toute la bande calcaire. Mais plus largement, ce point de vue permet d’entrevoir du nord au sud : le Condroz, la dépression de la Famenne, le village de Hotton, les rochers de Renissart, la vallée affluente de l’Isbelle, le village de Hampteau et l’Ardenne. Danger : bien que fort tentant, nous déconseillons formellement aux visiteurs les plus téméraires de franchir la clôture dans l’idée de se rapprocher du précipice car outre le fait d’un risque de chute d’une trentaine de mètres, les parois de cette carrière sont particulièrement instables compte tenu de la position verticale des strates et du mode de mise à découvert (tir de mine), il n’est pas rare que des strates s’écroulent dans le vide, raison pour laquelle la carrière est également inaccessible au public.

La résurgence de l’Isbelle est seulement accessible aux plongeurs. Elle permet de reconnaître une rivière souterraine dont la plus grande partie est toujours inconnue pour l’homme ! Cette résurgence est alimentée par des pertes situées plus haut dans la vallée. A l’étiage cette résurgence ne coule plus, par fortes précipitations le cours aérien de l’Isbelle redevient actif.

Sur les hauteurs des Rochers de Renissart était jadis dressé le camp romain de Ti-Château d’une superficie de 1.7 ha. De cette position élevée et stratégique, la garnison pouvait facilement surveiller la voie de l’Ourthe et assurer la protection des exploitations agricoles en contrebas. Plusieurs monnaies impériales et objets en or ont été retrouvés sur le site. À deux pas, le Trou Fré Djame ou trou du Frère Guillaume, du nom d’un moine qui y aurait vécu en ermite autrefois, est perché à 20 m au dessus de l’Ourthe. Il s’agit d’un couloir sous une arcade rocheuse perçant la roche de part en part et protégeant une plateforme rocheuse de 5 m de long. La surface lisse du conduit ainsi que sa section quasi circulaire indique qu’il a été façonné par dissolution du calcaire (karstification) et serait un vestige d’un ancien réseau karstique aujourd’hui trépané par l’érosion. Quelques vestiges néolithiques ont été retrouvés à proximité. Le géosite des Rochers de Renissart est constitué d’un massif calcaire percé de cavités karstiques surplombant l’Ourthe et exposé Sud. Il présente tout à la fois un grand intérêt paysager, géologique, biologique, archéologique, historique et récréatif. Une partie des rochers sont accessibles à la pratique de l’escalade. C’est un lieu de rendez-vous extrêmement prisé par les grimpeurs au sein de notre Geopark. Il est équipé de 102 voies d’escalade accessibles aux membres des associations belges d’escalade. Un topo d’escalade est en vente au syndicat d’initiative de Hotton. La plage au pied des rochers se prête parfaitement à une journée de détente.

Le Moulin Faber construit en 1729 est toujours en état de fonctionnement mais uniquement pour le plaisir de ses visiteurs. Ce moulin nous restitue toute l’âme d’une époque révolue. Il a été construit en bordure d’un bief, second bras de l’Ourthe qui a découpé une île (l’île de l’Oneux). À l’époque, c’était un moulin banal et les habitants étaient tenus de faire moudre leurs grains au moulin de la Seigneurie. Cette obligation s’accompagnait d’une taxe appelée droit de mouture proportionnelle à la quantité de grains moulus. Il resta fonctionnel jusqu’au début des années 60. Il porte le nom du dernier propriétaire, Monsieur Lucien Faber, qui souhaitait que le moulin soit ouvert au public. Il est devenu propriété de la commune de Hotton en 1989. A l’intérieur vous pourrez admirer toute l’ingéniosité des meuniers d’autrefois. Vous découvrirez alors 4 niveaux avec la machinerie, les paires de meules, la bluterie, le grenier… À l’extérieur vous pouvez admirer les 2 roues alimentées par le bief. Le moulin a été classé par la Commission Royale des Monuments et Sites en 1948. Il est visitable sur demande au Syndicat d’Initiative.

Vous voilà désormais arrivé au dernier géosite de votre géobalade sur les terres de Hotton. Riveo, le Centre d’interprétation de la Rivière vous invite à vivre et découvrir les secrets de la rivière ! Situé en plein centre de Hotton, Riveo vous propose de nombreuses espaces-découvertes, dont un véritable bras de rivière reconstitué de 12 mètres, des aquariums, une mare (avec vue panoramique sous la mare), une exposition thématique et ludique… Sur réservation, RIVEO vous offre la possibilité de découvrir les richesses insoupçonnées du monde fluvial et sa biodiversité à travers de nombreuses activités et animations autour de la nature et de la pêche.