Waremme - Autour de la Vallée du Geer - 7,1km

L'église actuelle a été construite en 1853 sur plans de l’architecte Hubert Froment en remplacement de l'ancienne église romane qui datait du XIe siècle. L’église Saint-Sébastien mérite une visite pour son riche mobilier néo-baroque : autels, stalles, confessionnaux, chaire de vérité, lambris, tribune et buffet d’orgues sont l’œuvre de plusieurs artisans talentueux de la seconde moitié du XIXe siècle (L. Donnay, Charles Remont, Mathieu-Joseph Denis de Liège ; Gustave Gielen de Tongres) Epinglons également plusieurs statues du XVIIIème siècle : le très beau Saint Sébastien et l’Immaculée Conception qui ornent les autels latéraux ont été attribués sans certitude à Guillaume Evrard (1709-1793). De nombreux monuments funéraires, du XIVème au XIXème siècle, émaillent le cimetière qui entoure l’église. Durant la guerre 40-45, une cloche a été enlevée par l’occupant pour l’utiliser dans la fabrication d’armes. Une autre cloche a été remise en place dans les années 60.

Le moulin de Lantremange situé sur le Geer a été construit en 1278 et rénové au XVIIIe siècle. Il ne reste plus grand-chose du moulin. La roue a été enlevée et les bâtiments ont été transformés en habitation. Le logis du début du XVIIIème siècle, en double corps présente deux niveaux de cinq travées. La porte centrale est surmontée d’une fenêtre à croisée, tandis que les autres baies sont à traverse.

La ferme Naveau est un bel exemple de la ferme en carré, figure emblématique du patrimoine hesbignon. La construction des différents bâtiments commença vers 1764 à la demande d’un certain Pierre-François de Navea originaire de Viemme. Peu après la révolution française, la famille Navea prit le nom Naveau. La légende familiale veut que la peur des bourgeois révolutionnaires soit à l’origine de ce changement de nom. Les travaux furent totalement terminés en 1801, date indiquée en briques noires sur le mur extérieur en haut et à droite du porche. On peut également voir la date de 1774 gravée au dessus de la porte d’entrée du logis. Les bâtiments sont répartis autour de la cour pavée.

Chapelle Notre-Dame de Lourdes bâtie en 1878 et restaurée en 1944.

Sur le Geer, cet ancien moulin à eau est un site particulier. Placé dans un encaissement canalisé à parois maçonnées depuis le pont du Geer, il fut "verticalisé" dans le courant du XXe siècle sous la forme d'une grande tour carrée de style industriel construite sur 5 niveaux. Le site est alors transformé en minoterie ( établissement de transformation des grains en farine) avec turbine à roue horizontale afin de s'adapter aux nécessités de l'industrialisation. Une inscription "1878" sur une petite niche dans la cour indique la date de création de la minoterie d’Oleye. En 1912, un corps de logis est ajouté au moulin. La minoterie Lejeune donnait du travail à bon nombre d'habitants du village. Après 1925, la famille Lejeune transfère ses installations dans la vallée mosane entre Liège et Visé. Les bâtiments abritèrent ensuite une petite distillerie, la coopérative Wiquet. En 1935, la machinerie intérieure du moulin est démontée et rachetée par une société française. Le contrat précise que plus aucune activité de mouture ne peut être réinstallée à cet endroit pour une période de 50 ans.

Petit détour possible en continuant tout droit afin d'aller voir la Ferme de la Paix Dieu ayant appartenu à l'abbaye cistercienne. Oleye fut le premier site à avoir accueilli des moniales cisterciennes de la Paix-Dieu avant qu'elles ne déménagent en 1244 vers la très connue abbaye du même nom à Amay. En effet, en 1231, Arnold de Corswarem entre dans les ordres et souhaite fonder une abbaye dans le diocèse de Liège. Un membre de sa famille met un terrain à sa disposition pour accueillir un prieuré de moniales cisterciennes dédié à la Paix-Dieu qui ne restera à Oleye que de 1239 à 1244. L’abbaye restera active jusqu’en 1797 continuant de tirer profit d’une ferme et de dizaines d’hectares à Oleye et ce jusqu'à leur vente comme bien national à la Révolution. Elle est accessible par un portail du XVIIe siècle surmonté par deux dalles portant les armoiries de Jeanne de Marotte, abbesse de la Paix-Dieu, avec les initiales I M et le millésime 1634.

Ferme typique du patrimoine rural hesbignon

Panorama sur la vallée du Geer dont le parcours en terre waremmienne s'achève dans le village de Lantremange où un petit affluent le Roua aurait donné son nom à la très ancienne famille Derwa.

Le Geer traverse l'entité de Waremme sur toute la longueur d'ouest en est. La rivière est bordée d’arbres sur tout son trajet, saules et peupliers y sont abondants. Il est un des principaux affluents en rive gauche de la Meuse. Son bassin versant couvre une superficie de 463 km. Ses sources sont situées à Abolens et Lens-Saint-Remy. De sa source à Riemst où il quitte le pays, le Geer parcourt 54 km. Dans la région de Waremme, ses principaux affluents sont le ruisseau d’Omal, le milieu exceptionnel du Wachnet, la Mule et l’Yerne. Le Geer et ses affluents traversent une région fortement peuplée et essentiellement vouée à l’agriculture intensive et à certaines agro-industries. La chaussée Romaine qui s’appelait jadis « chaussée de Brunehaut » traverse Lantremange. Elle était bordée de chênes qui ont été abattus en 1956.