Balade sonore - Découverte de Struth

Le village de Struth a connu un développement important aux XVIIe et XVIIIe siècles lorsque deux familles propriétaires de terres s’y sont installées : les Steinkallenfels et les Fouquerolles. Grâce à la location de leurs terres à des exploitants, de nouveaux habitants s’établirent à Struth. Les armoiries de ces deux familles ornent le blason de la commune : un léopard sur fond vert et un lion dans un chevron d’or sur fond bleu. Au centre du village, découvrez l’ancienne maison de Sébastien de Fouquerolles. Grand propriétaire de terres, M. de Fouquerolles était également juge à La Petite Pierre. Cette maison rappelle la volonté de cet homme de loi de faire coexister les confessions religieuses dans un même lieu et ce, dans un respect mutuel. Ainsi, au début du XVIIIe siècle, Struth devint un lieu de tolérance. En 1756, un recensement indique que demeuraient dans le village : sept familles luthériennes, huit familles réformées, dix-neuf familles catholiques, trois familles anabaptistes et sept familles juives. L’implantation de familles juives à Struth remonte au XVIIIe siècle. Tout comme Monsieur de Fouquerolles, d’autres petits seigneurs ont perçu dans l’arrivée des familles juives une source de revenus non négligeable en raison du droit de première installation et du droit de protection annuelle ou Schirmgeld que les nouveaux habitants devaient payer au seigneur. Écoutez Mme Lemmel parler de l'arrivée de Monsieur de Fouquerolles à Struth et du développement du village :

Plusieurs constructions témoignent encore aujourd’hui de la présence juive à Struth, comme la synagogue. Située au centre du village, la synagogue fut élevée en 1836. Sa construction en deux étapes présente deux styles architecturaux distincts : le classicisme, au niveau des extérieurs (1836), et le néo-roman pour le mobilier cultuel (vers 1850). En 1903, l’édifice de plan rectangulaire est agrémenté d’un chevet polygonal, visible depuis la rue. La singularité de la synagogue de Struth se retrouve également au niveau des décors, sculptés dans le grès des Vosges. Plusieurs inscriptions en hébreu ornent l’édifice. A l’extérieur, le linteau du portail d’entrée situé sur la façade latérale gauche porte l’inscription suivante : "Ceci est la porte de l'Eternel : Les Justes y entreront : L'édifice sacré que voici a été terminé en l'an 5596 (1836) : Ils seront pour moi un sanctuaire et je demeurerai au milieu d'eux." Ainsi nous savons que cette partie de l’édifice a été achevé en 1836. A l’intérieur, les volumes sont simples, l’espace est lumineux. Avancez jusque dans le chœur pour apercevoir une seconde inscription située au-dessus de l’Arche sainte et qui signifie : SACHE DEVANT QUI TU TE TROUVES ! Sur le rideau est inscrit : SES VOIES SONT DOUCES ET DANS TOUS SES SENTIERS REGNE LA PAIX. Observez dans le chœur, sur la gauche, un banc de circoncision daté de 1886, classé au titre des Monuments Historiques. Vous pouvez en voir un similaire au Musée alsacien de Strasbourg. Si vous regardez à l’opposé du chœur, vous apercevez la tribune qui était réservée aux femmes. Le dernier office régulier a été célébré en 1969. Depuis le 2 juillet 1996, la synagogue appartient à la commune qui devient maître d’ouvrage des travaux de restauration. Ceux-ci ont été réalisés en deux campagnes : en 1997 les restaurations concernant l’extérieur de l’édifice ; au printemps 2002 c’est au tour de l’intérieur de retrouver son éclat grâce à des travaux dans la nef et le chevet. Deux autres lieux à Struth témoignent de la présence d’une communauté juive : le cimetière situé à l’écart du village qui date de l’époque où les premiers juifs sont arrivés à Struth au milieu du XVIIIe siècle et qui en fait le plus ancien cimetière juif d’Alsace Bossue. Il y a aussi l’ancienne école juive construite en 1862, en fonction jusqu’en 1924, qui est aujourd’hui le Foyer communal. Dans la cave située sous l’école a été retrouvé un Mikvé, c’est-à-dire un bain rituel. Mme Lemmel nous parle de cette synagogue :

Non loin de la synagogue, dans la même rue, se situe l’église protestante de Struth. Elle fut entièrement construite en pierres de taille en 1900, selon un plan traditionnel avec un haut clocher en façade. Les volumes sont simples, l’architecture sobre. A l’intérieur, une grande unité de style dans les décors et le mobilier, fait de cette église un exemple remarquable de l’architecture religieuse du début du XXe siècle en Alsace Bossue. Les luthériens de Struth ont toujours été rattachés à Tieffenbach. Les réformés dépendaient d'Asswiller où ils se rendaient au culte à partir de 1776. En 1902, la résidence du pasteur réformé d'Asswiller fut transférée à Struth d'où il desservait les réformés dispersés dans les villages d'alentour. Le dernier pasteur à y être en fonction fut Marieleine Hoffet. Aujourd'hui, Struth est une annexe de la paroisse luthérienne de Tieffenbach. Le cimetière protestant se situe à la sortie du village, vers Tieffenbach. Vous pouvez y découvrir d’anciennes tombes.

Venez découvrir le miel des Vosges du Nord ! Informations pratiques : Horaires magasin : Vendredi : 13h30 à 17h Samedi : 8h30 à 12h Sur rendez-vous au : 06 83 32 88 94 Tel: 03 88 01 52 42

En vous éloignant du centre de Struth, rejoignez le hameau de Hansmannshof. Ce lieu doit son nom à un verrier appelé Hansmann. C’est en 1571 que l’électeur palatin George-Jean de Veldenz autorise la création d’une verrerie à condition qu’au moins douze familles soient présentes dans le village et qu’elles soient également chargées du défrichement de la forêt. Une seconde verrerie voit le jour en 1574. Aujourd’hui seules quelques maisons du XVIIIe siècle peuplent encore les lieux, dont le Hirtenhaus ou Maison du berger. Le hameau du Hansmannhof est donc directement lié à l’histoire verrière de la commune mais aussi à l’histoire religieuse, si spécifique à Struth. Outre les protestants et les juifs établis dans le village, une communauté d’anabaptistes s’installa ici. Seuls quelques vestiges du cimetière témoignent encore de leur présence. L’anabaptisme est un courant chrétien évangélique du XVIe siècle issu du protestantisme. Les anabaptistes prônent un baptême à l’âge adulte quand la personne le désire et est consciente de son choix, contrairement à un baptême réalisé durant l’enfance.

Le long des routes du Pays de la Petite Pierre, on peut apercevoir d’imposants bancs taillés dans le grès des Vosges. Ces bancs reposoirs ont été construits en deux périodes : la première génération a été installée à l’occasion de la naissance en 1811 du roi de Rome, fils de l’empereur Napoléon I. C’est le préfet Lezay-Marnésia qui en fut l’instigateur. Ils sont tous d’une architecture différente et d’un style propre à l’artisan local de chaque endroit où ils ont été réalisés. La seconde génération compte 450 bancs, installés à partir de 1854 pour commémorer le mariage de l’empereur Napoléon III avec la comtesse de Montijo. Ainsi, ils sont justement surnommés les bancs de l’impératrice. Ils présentent une architecture simple, droite et uniforme ; et sont composés de deux étages : un siège et un linteau supérieur destiné à recevoir les charges alors portées sur la tête. Ces bancs sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques et présentent à la fois un caractère commémoratif et utilitaire.