Cet affluent de la Senne prend sa source à Sint-Martens-Lennik, sur le Tomberg, à une altitude de soixante-trois mètres. Il traverse et donne son nom à trois villages, le dernier avant Anderlecht étant Sint-Anna-Pede, aujourd’hui une entité de Dilbeek, célèbre dans le monde entier pour abriter l’église visible à l’arrière-plan du tableau de Pierre Bruegel l’Ancien (1525-1569), La Parabole des aveugles (1568).
C’est à Sint-Gertrudis-Pede que le ru descendant du Tomberg se gonfle de nombreux affluents, dont le Laerbeek, pour devenir une rivière de quelque importance.
Le troisième hameau, c'est Neerpede, sur Anderlecht, comme son nom l'indique, dans la partie la plus basse de la vallée, sa partie la plus intéressante, offrant une diversité extraordinaire de paysages.
Comme tous les affluents bruxellois de la Senne, la Pede a été voûtée à son entrée dans la zone urbaine et son pertuis amène ses eaux mêlées aux eaux usées dans le collecteur sud. Un déversoir permet au surplus de ses eaux d’être évacué dans le canal à hauteur de l’écluse d’Anderlecht (voir la vallée de la Senne).
Dans la vallée de la Pede, trente-huit pourcents des terres sont encore consacrées à l’agriculture, contre seize pourcents aux espaces verts et cinq pourcents aux zones de délassement comme les différents terrains de sports. Au niveau agricole, ce sont les grands kouters qui continuent de dominer la superficie.
Cependant, plusieurs zones sont désormais vouées aux potagers participatifs. Plus que leur fonction alimentaire, ces terrains collectifs assurent, auprès des communautés locales, un rôle de cohésion sociale, de lutte contre le stress, de sensibilisation à la qualité de notre nourriture et de promotion de la biodiversité au sein même des espèces cultivées. Aujourd’hui, ils représentent plus de cent hectares dans la Région de Bruxelles-Capitale, soit près d’un pourcent des espaces verts.
La légende sur l’origine de Sint-Gertrudis-Pede prétend donner une signification au nom du cours d’eau. Selon elle, Gertrude de Nivelles qui se rendait à Lennik, fut prise dans les boues du ruisseau et perdit ses souliers, ce qui l’obligea à poursuivre son voyage à pied, or pede veut justement dire à pied en latin.
Des travaux ont été effectués pour créer au déversoir un siphon qui lui permettra de passer sous le canal, comme le Zuenbeek (voir la vallée du Vogelzang), et de se déverser, à nouveau, dans la Senne, maintenant que, comme le Broekbeek, ses eaux ont été séparées du collecteur d’eaux usées.
Cette politique a induit la création de la Maison verte et bleue, une initiative conjointe de la commune d’Anderlecht et de Bruxelles-Environnement, mais également à l’élaboration, par la commune, d’un règlement pour l’exploitation de ces zones afin de mieux coordonner leurs activités et d’améliorer leur intégration dans la gestion écologique de la vallée tout entière.
Deux stations mesurent son débit moyen de cent-dix litres par seconde, avec un pic de mille sept cent huit litres par seconde en 2004 et une hauteur d’eau qui varie entre quarante-sept et cent cinquante et un centimètres. Cette grande variation a conduit – outre à son voûtement - à la construction de trois bassins d’orage qui épongent les débordements des eaux de la Pede, mais récoltent aussi les eaux d’écoulement du Ring.