Chemin des évèques par Bédos

Premier évêque du diocèse de Vabres (1317) Pierre d'Olargues se rendait au château épiscopal de Saint-Izaire par le chemin, dit aujourd'hui « chemin des évêques ». Lui, ses montures et ses ouailles se désaltéraient à cette fontaine. Curieusement tous remarquaient un parfum d'anis inexplicable qui rendait joyeux gens et bêtes. Ledit évêque dont le blason comportait deux « olas » (marmites en occitan), demanda qu'on en dispose deux en ce lieu. La tradition a perduré, mais pas le goût d'anis, à moins que le randonneur ne sorte du sac quelque breuvage pour troubler l'eau quand il y en a... (avec modération !)

Cette statue possède tous les attributs féminins : seins adjacents à la pendeloque en forme de Y, jambes disjointes, chevelure représentée dans le dos par une bande du sommet de la tête jusqu'à la ceinture. Les yeux ronds, à la hauteur du nez, surmontent les tatouages des joues faits de quatre traits parallèles.

Dominant la rive sud de Dourdou, la chapelle Notre-Dame de Grâce existait bien avant le XVème siècle. En 1461, elle était le siège de l’oratoire « Notre-Dame de l’Ouradou ». Restaurée en 1730, elle est vendue comme Bien national après la Révolution. Devenue bergerie, elle sera restaurée au XIXème siècle. La porte de l’escalier renaissance de la cour du château de Saint-Izaire, démoli et vendu à la Révolution, a été intégrée au mur de la chapelle et son portail actuel réutilise le portail de l’ancienne église de Saint-Izaire.  L’abbé Deltour (1920/1941) a grandement contribué à sa restauration et relancé le pèlerinage. En effet, cette chapelle contenait une relique, qui selon divers témoignages, guérissait les maladies de peau (la teigne), diverses affections respiratoires (le croup notamment), protégeait les femmes enceintes et les nouveaux nés à une époque où la mortalité infantile était importante.  A ce titre, on peut dire que la chapelle protège le village. Le pèlerinage perdure encore le 15 août. 

L'histoire de ce village se confond  avec celle du vieux château épiscopal, résidence d'été des évêques de Vabres.Il est fait mention du nom de ce village pour la première fois dans un acte de 862.Au XIIème siècle, invasions, brigandages et luttes entre féodaux font régner une terrible insécurité et il est vraisemblable que le village s’enferme peu à peu dans des remparts qui deviennent le refuge des habitants des environs lors des désordres. Le château et le bourg fortifié datent des évêques de Vabres qui font de Saint-Izaire leur résidence d’été ainsi qu’un solide refuge.A la fin des guerres de religions, avec le retour de la paix, cette enceinte a perdu son rôle de fortification, elle a été percée de fenêtres, les portes fortifiées ont été démolies pour le passage des charrettes ou pour agrandir les maisons voisines. Le tracé des rues, ruelles et maisons est inchangé depuis le Moyen-âge, et dans certaines rues on peut encore voir de très belles façades et fenêtres du XVème siècle.

A l’origine, l’église était intégrée à l’enceinte du village. Elle a été démolie entre 1887 et 1890, et ses matériaux ont servi à la construction de la nouvelle église consacrée en 1891.A la gauche de l’autel une très belle statue de la Vierge à l’Enfant, don d’un enfant du village à la fin du siècle dernier.Près de la porte de la sacristie, on peut y voir le panneau de bois consacré à la mémoire de François 1er de La Valette-Cornusson par Louis de Baradat en 1679 : « Ici repose l’illustrissime et révérendissime prince de l’église Monseigneur François de la Valette-Cornusson évêque et comte de Vabres qui assista au Saint-Concile de Trente sous le pontificat de Pie IV, attendant maintenant dans la bienheureuse espérance du glorieux avènement de Dieu Tout-Puissant. Il est orné d’une si grande humilité qu’il a voulu avoir sa place au milieu des morts de ce lieu dans l’église de St-Izaire sans aucun mausolée. Préférant être méconnu après sa mort dans la Maison du Seigneur qu’il avait illustrée pendant sa vie, il reposait en terre mais un successeur de cet évêque vénéré, Monseigneur Louis de Baradat a transmis à la postérité cette inscription en1679 ».