LA MOTTE-CHALANCON - Le Pas du Pousterlou à VTT

Carrefour entre le Pays de Dieulefit, la vallée de la Drôme et le Rosanais, La Motte-Chalancon se situe au cœur de massifs montagneux dessinés par l'érosion. Dominé par son château, ce village est de forme arrondie avec une multitude de ruelles et des habitations aux couleurs rosées. Habité dès les gallos-romains, le bourg se développe au Moyen Âge avec la présence de fortifications. Le village sera cependant assiégé puis attaqué durant les guerres de religion.

Situé à 900 m d'altitude et dominant la Motte-Chalancon, l'altiport de la Chau est né sous l'impulsion de 5 locaux passionnés à la fin des années 1980. Avec son terrain en pente, son emplacement est choisi afin de faciliter les atterrissages et décollages. Ayant une activité importante, les années 1990 voient l'inauguration de nombreux agréments comme un hangar et un chalet. Depuis, il s'est ouvert à des milliers d'aviateurs amateurs ou professionnels venant à la découverte du sud-est.

Avec ses 1180 m d'altitude, le Pas du Pousterlou domine la vallée du ruisseau d'Aiguebelle, alimentant le village de la Motte-Chalancon. Ce lieu permet d'observer facilement les monts aux alentours, dont la Montagne d'Angèle et le Mont-Ventoux. Il s'agit également d'un lieu de passage afin d'atteindre la Montagne des Ruelles, la Montagne d'Ayalant et le Serre du Riou.

Les crêtes des Ruelles sont au-delà d'un point de vue, une frontière naturelle entre pentes de chênaies et espaces boisés de pins sur le plateau. Elles abritent une flore protégée avec entre autres des pivoines sauvages, de la joubarbe et des cheveux d'ange. La faune trouve refuge dans les cavités jalonnant le site. Il est possible de retrouver différentes races de chauve-souris, lérots et blaireaux.

La montagne de l'Eyriau, située au nord de la Motte-Chalancon, est un lieu d'observation d'espèces d'oiseaux rares. Le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) y est très réputé. Petit corvidé au plumage noir, il est reconnaissable à ses pattes et son bec rouge vermillon. Il se différencie du Chocard (Pyrrhocorax graculus), qui a un bec jaune voire orangé. Se nourrissant de petits invertébrés, il peuple les Alpes et les Pyrénées, à proximité de cavités de falaises et d'avens.

Les marnes façonnent le paysage géologique des Baronnies Provençales. En effet, les ravins résultent de l'érosion de ces roches sédimentaires. Datant d'il y a 185 millions d'années, elles sont composées de carbonates et de minéraux argileux. Résistantes à l'abri de l'air et de l'humidité, elles sont favorables à la conservation des fossiles. Leurs couleurs sont nombreuses et varient en fonction de la quantité de sédiments dans un environnement pauvre en oxygène.

La géologie du territoire de la Motte-Chalancon est en corrélation avec les cours d'eau et l'érosion. Les marnes noires modélisent les pentes verdoyantes. Les replats comme La Chau et Le Rif correspondent à des zones d'agriculture privilégiées. Cette cuvette est entourée de nombreuses falaises aux alentours de 1000 m à 1400 m telles la Montagne de Longue Serre et la Montagne des Ruelles. Ces dernières sont cisaillées par des cluses, gorges étroites, creusées par les affluents de l'Oule.

Bien que liés administrativement parlant, Chalancon et la Motte-Chalancon ont des différences flagrantes. Construit à flanc de montagne, le village de Chalancon se situe sous la menace des éboulements du rocher le dominant. En effet, le village connaît une catastrophe en 1720 avec un éboulement détruisant l'essentiel du village. De nos jours, le village est reconstruit et il nous reste des vestiges du château des Monteynards.

Dominant la vallée de l'Oule, la Montagne de Longue Serre nous offre un panorama à 180°. La montagne d'Oule se situe au sud-est au-dessus de la Motte-Chalancon. Plus à l'est, la Montagne des Ruelles, le Serre du Riou et la Montagne d'Alayant se dessinent sur les hauteurs. Enfin, la barre rocheuse en prolongement du hameau de Raton est la Montagne de l'Eyriou.

Le ruisseau d'Aiguebelle et ses canaux furent exploités par des moulins pendant des dizaines d'années. Un moulin à farine, mentionné au XVIe s. fonctionna jusqu'en 1956. La famille Broc fabriqua également de l'huile de noix puis des pâtes alimentaires. Enfin, un dernier moulin servit à l'industrie textile dans le foulage du chanvre. Transformé ensuite en toile que l'on pouvait  teindre.