Havay - Parcours 1918

Le bâtiment abritant les écoles et l’administration communale ainsi que l’église Saint Jean-Baptiste ne sont pas épargnés. On découvre ce groupe de soldats allemands qui pose devant l’église. À quelle occasion ? Certains tiennent en mains un bouquet de fleurs des champs, symbole fragile de beauté au milieu de la tristesse et de la désolation.

Comme on peut le voir sur les illustrations associées, les maisons avaient été marquées par l’occupant. Celles qui possédaient un chiffre romain étaient destinées à être minées alors que celles marquées d’un chiffre arabe devaient être bombardées. Les 2 clichés disponibles datent du 1er mai 1918. Sur l’un d’eux, on remarque un soldat occupé à sectionner le câble téléphonique qui aurait gêné l’évolution du dirigeable alors qu’il était à 500 m d’altitude.

Une zone constamment interdite avait été définie. Une autre zone d’un rayon d’environ 2 km autour de la première devait être évacuée avant les exercices actifs. Le tocsin sonnait aux églises de Quévy-le-Grand et Havay pendant 15 minutes. Les personnes présentes dans le périmètre avaient alors 30 minutes pour évacuer avant le début des bombardements.

Une bombe particulièrement puissante détruisit d’un seul coup 14 habitations.

La reconstruction du village ne débuta qu’à partir de 1919 avec l’implantation d’un baraquement de bois pour l’école.

La rue des Chasses était déjà pavée à l’époque. On constate qu’elle a également subi de gros dommages.

La rue de la Place n’était plus qu’un étroit sentier au milieu des ruines. Par le plus grand des hasards, Mr Mouton Pascal , habitant Havay et passionné par l’histoire de son village reçoit en 2015 par internet une série de photographies totalement inédites et du plus haut intérêt. En effet, celles-ci ont été prises depuis la nacelle d’un ballon captif de type « Drachen » utilisé d’abord par les Allemands durant la Première Guerre Mondiale pour des missions d’observation. Sur ces 14 clichés, 13 possèdent une courte légende en Polonais, une seule présente également du texte en Allemand. Ceux-ci ont été envoyés par un Polonais gérant un cercle d’histoire locale qui les avait lui-même reçus d’un de ses membres. Il semblerait que le grand-père de ce dernier soit l’auteur des légendes et peut-être des clichés. En outre, il est vraisemblable qu’il figure sur quelques photos. Pour comprendre comment elles se sont retrouvées en Pologne, un petit rappel historique s’impose .Au début du conflit mondial, l’État polonais n’existait plus en tant que tel et ce depuis 1875. Les parties occidentales et septentrionales de l’ex-Pologne étaient absorbées au sein de l’Empire Allemand tandis que le sud et la Galicie étaient intégrés à l’Empire austro-hongrois. La partie restante, l’Est et le Centre avec Varsovie étaient sous la domination de l’Empire Russe. Durant le conflit , entre deux et trois millions de « Polonais » furent enrôlés dans un camp (Allemand) ou dans l’autre (Russe).

Parmi les différentes bombes larguées sur Havay, l’une d’entre elles, particulièrement grosse (deux tonnes) n’avait pas explosé. Les autorités averties du problème décidèrent de l’extraire en 1921. Il fallut creuser sur environ 15 mètres de profondeur pour récupérer l’engin et le sortir de terre. Il s’avérera que la bombe était vide de toute charge explosive. Elle restera exposée à Havay jusqu’en 1933 pour ensuite rejoindre le Musée de la Guerre de Mons.